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Nourrir, rassasier cinq mille hommes avec cinq pains (Mt. 14, 21) est incontestablement une œuvre merveilleuse. Mais qu’est-ce que cinq mille hommes, à côté de tant de millions d’individus qui languissaient sur la terre, affamés de la parole de Dieu ? (Amo. 6, 11.) Briser les chaînes de cette infortunée qui, depuis 18 ans, gémissait sous la tyrannie de Satan, était un acte admirable de sa toute-puissante charité. Mais que sera-t-il, si nous le comparons à celui qui rompit les liens du péché dans lesquels nous étions tous engagés ? (Prov. 5, 22.)
Car c’est la croix qui a ouvert les yeux à tous ceux que l’ignorance avait aveuglés ; c’est la croix qui a brisé les fers dont le péché nous avait chargés, et qui a racheté l’univers.
II. Ne vous étonnez pas, au reste, de la rédemption de l’univers. Ce n’est pas un simple mortel qui en fut le prix, votre étonnement serait légitime ; mais c’est un Homme Fils unique de Dieu, qui est mort et qui a donné sa vie pour le rachat du genre humain. Comme la porte de la mort n’avait été ouverte que par la prévarication d’un seul homme qui fut Adam (Gen. 3, 22-23) il fallait aussi qu’un autre homme, mais un Homme-Dieu, vint la fermer. Si la transgression d’un seul homme a établi sur la terre l’empire de la mort, (Rom. 5, 17) pourquoi la justice d’un seul ne rendrait-elle pas à la vie son empire ? Et si le fruit d’un seul arbre 3 été pour nos pères la cause de leur expulsion du paradis terrestre, pourquoi l’arbre de Jésus crucifié ne nous réintégrerait-il pas dans nos droits ? Si le Proto-plaste