Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/35

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pour embrasser les bornes de la terre. Car le Golgotha est le centre du monde(O), et ce n’est pas moi qui vous le dis ; c’est le Roi-Prophète : Il a opéré le salut des hommes au milieu de la terre. (Ps. 73, 12.) Celui qui de ses mains divines avait jeté sur nos têtes la voûte céleste (Ps. 32, 6) étend ici ses bras de chair. Ces mains furent fixées sur la croix avec des clous, pour que l’humanité qui s’était chargée des péchés des hommes, étant ainsi clouée et mourant dans cet état, le péché mourût avec elle, et pour que nous pussions ressusciter dans la justice.
De même que par le fait d’un seul homme la mort était entrée dans le monde, il fallait aussi que la vie y rentrât par un seul homme, mais un homme qui fût un Dieu, qui fût un Sauveur, qui daignât mourir volontairement (Rom. 5, 12 ; 1 Cor. 15, 21.) Rappelez-vous ce qu’il a dit : J’ai le pouvoir de quitter la vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre. (Jn. 10, 18.)
XXIX. C’est donc pour le salut de tous qu’il est venu épuiser la méchanceté de l’homme, et son peuple chéri n’a reconnu ses bienfaits que par des outrages.
Cloué sur le bois de la croix Jésus s’écrie : J’ai soif. (Jn. 19, 28.) Celui à la voix duquel les rochers avaient versé des torrents d’eau, demande du fruit de la vigne qu’il a plantée. Mais quelle vigne ! Est-ce ce plant de franche nature dont il avait confié la culture aux saints Patriarches ? Non, car leur vigne est de Sodome et du plant de Gomorrhe (Deu. 32, 32) ; et c’est de cette vigne qu’ils lui feront boire le fruit. Le Maître du monde a soif, et ils lui présenteront au bout