Page:Cyrille de Jérusalem, Œuvres complètes, trad. A. Faivre, 1844 tome 2.djvu/19

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regarde, dites-vous, celui qui a reçu le prix de son sang, et qui l’a livré. Et cette mort ne vous regardera pas, vous qui trempez vos mains dans son sang ?
Puis se regardant entr’eux, ils se disent : Il ne nous est pas permis de remettre cet argent dans le trésor ; c’est le prix du sang. (Mt. 27, 4-5, 7.) C’est de votre bouche, juges iniques, que sort votre condamnation ; c’est vous-mêmes qui avez prononcé votre arrêt. Si le prix est infâme, l’achat est donc infâme. Si la peine de mort que vous venez de prononcer est un acte de justice, pourquoi redoutez-vous de rétablir cet argent dans le trésor du temple ?
Mais revenons à notre question, comment accorder l’Évangéliste qui parle du champ d’un potier, et le Prophète qui parle d’un épuratoire, conflatorium ?
Qui est-ce qui ignore que ce ne sont pas les orfèvres seuls qui épurent les matières qu’ils emploient dans la confection de leurs ouvrages ? Qui est-ce qui ne sait pas que les potiers ont aussi leurs épuratoires ; que c’est dans des fosses qu’ils épurent à force d’eau les terres qu’ils destinent à la poterie et les dégagent de toute espèce de scories ? Qu’y a-t-il donc d’étonnant ? L’Évangéliste ne parle ici que d’un épuratoire en général(C).
XII. Ils lièrent Jésus et l’amenèrent dans la maison du Grand-Prêtre. (Lc. 20, sa.) Voilà ce que dit l’Évangéliste. Écoutez le prophète Isaïe : Malheur à leur âme, parce qu’ils ont pris une délibération pernicieuse et se sont dit entr’eux : Lions, garrottons le Juste, parce qu’il nous incommode. (Is. 3, 9-10 Sept.) Oui, en vérité, malheur à leur âme. De quel juste