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CHARLES DÉMIA

Ce que M. Ferdinand Buisson disait récemment de Jean-Baptiste de La Salle, le fondateur de l’institut des Frères des écoles chrétiennes, quand il le représentait comme ayant été « une sorte de Pestalozzi catholique, un siècle avant l’autre »[1], on peut, sans hésitation, le répéter de Charles Démia, le créateur des Petites-Écoles de Lyon. Il y a entre ces deux hommes du xviie siècle plus d’une ressemblance. Ils ont, l’un et l’autre, travaillé à la même œuvre scolaire. Mais Démia a sur La Salle l’avantage de l’avoir devancé d’une dizaine d’années dans la plupart de ses idées et de ses actes ; et il lui est supérieur en ce qu’il a pris souci de l’instruction des filles autant que de celle des garçons. Pour le reste, il l’égale tout au moins. Comme La Salle, il s’est dépouillé de son patrimoine pour en faire don aux écoles. Comme lui, issu d’une famille riche qui tenait un rang assez élevé, il a renoncé à la vie mondaine, et il s’est mis tout entier au service des pauvres gens. Comme lui, il a tendu la main ; il a mendié l’argent des riches,

  1. Voyez le discours de M. Buisson, à la Chambre des députés deuxième séance du 4 mars 1904.