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CHAPITRE XVIII.

tension et repos. — loi dynamique de la guerre.


Nous avons reconnu au chapitre XVI de ce livre, que dans la plupart des guerres d’autrefois le temps d’arrêt l’emportait de beaucoup sur celui de l’action. Bien que, depuis l’époque de la Révolution française, la guerre ait accusé et doive, sans doute, conserver à l’avenir un caractère essentiellement différent, on ne saurait douter néanmoins que l’action y restera toujours soumise à des intermittences plus ou moins longues. De là la nécessité de procéder, tout d’abord, à un examen approfondi de chacun des deux états de l’action à la guerre.

Dès qu’un temps d’arrêt intervient au courant d’une campagne, c’est que, pour l’instant, aucun des deux adversaires n’estime avoir intérêt à l’action positive. Il s’établit aussitôt un état de repos, pendant lequel, de part et d’autre, non seulement les forces physiques et les forces morales, mais encore les situations, les rapports et les intérêts, tout, en un mot, reste en équilibre.

Dès que, par contre, l’un des adversaires reprend ou manifeste par ses préparatifs l’intention de reprendre l’action vers un but positif, et que l’autre agit de façon