Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 8, 1865.djvu/384

Cette page n’a pas encore été corrigée

« de ne donner occasion de scandale ni aux Juifs, ni aux gentils, ni à l’Église de Dieu ». (1Cor. 10,32) Pour moi, encore une fois, je ne soupçonne aucun mai d’une vierge, car j’aime la virginité, et la charité n’a point de mauvais soupçons (1Cor. 13,5). J’aime fort cet état, et je n’en puis rien penser de mauvais. Mais ces mêmes sentiments, comment les persuaderons-nous aux étrangers ? car il faut aussi avoir égard à eux.
Réglons donc si bien notre conduite, que l’infidèle ne trouve rien en nous qu’il puisse nous reprocher. Comme ceux qui vivent bien glorifient Dieu, de même ceux qui vivent mal sont cause qu’on blasphème contre lui. Mais, à Dieu ne plaise qu’il y ait de telles gens parmi vous ! que plutôt nos œuvres brillent de manière que notre Père qui est dans les cieux, soit glorifié (Mt. 5,16), et que nous jouissions de sa gloire, que je vous souhaite, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel gloire soit au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles. Ainsi soit-il,

HOMÉLIE LVIII.


ILS DIRENT DONC DE NOUVEAU À L’AVEUGLE : ET TOI, QUE DIS-TU DE CET HOMME QUI T’A OUVERT LES YEUX ? IL RÉPONDIT : C’EST UN PROPHÈTE. – MAIS LES JUIFS NE CRURENT POINT QUE CET HOMME EUT ÉTÉ AVEUGLE. (VERS. 17, 18, JUSQU’AU VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1. Comment, à propos de l’aveugle-né, les Juifs, en combattant la vérité, la font briller davantage.
  • 2. Interrogé par les Pharisiens, l’aveugle-né leur répond avec courage et rend gloire à Dieu.
  • 3. Désappointement des Pharisiens, ils injurient l’aveugle.
  • 4 et 5. Ce qui est écrit dans les Écritures nous doit servir d’exemple et de modèle. – L’aveugle-né guéri est un grand modèle des vertus chrétiennes. – Fermeté que doivent avoir les fidèles à soutenir la religion et la vérité. – Courage avec quoi ils doivent défendre et soutenir leurs frères. – C’est dans la lecture et la méditation des livres saints que nous trouverons des armes pour combattre nos adversaires. – Avec quelle attention il faut écouter la parole de Dieu. – Contre les spectacles : on y court plus volontiers et avec plus d’empressement qu’à l’Église, où l’on apprend les vérités du salut. – On est savant dans ce qui regarde le théâtre, et ce qui est nécessaire à savoir on l’ignore. – On ignore sa religion, on ne connaît point les livres de l’Écriture sainte et le nom de leurs auteurs, mais on sait faire de grands discours sur ce qui concerne les spectacles : maux, pertes qu’ils causent. – Dieu nous a donné le temps pour le servir : l’employer à des inutilités, c’est faire une grande perte. – Ce que c’est que la perte du temps : c’est de quoi on doit être le plus avare.


1. Il ne faut pas se borner à lire les Écritures en courant : vous devez les méditer avec beaucoup de soin et d’attention, de peur que vous ne vous trouviez tout à coup arrêtés. Par exemple, on peut ici justement soulever cette question : comment les Juifs, après avoir dit : « Cet homme n’est point » envoyé « de Dieu, puisqu’il ne garde pas le sabbat », disent-ils maintenant : « Et toi, que dis-tu de cet homme qui t’a ouvert les yeux ? » Ils ne dirent pas : et toi, que dis-tu de cet homme qui viole le sabbat, mais ils mettent maintenant la justification à la place de l’accusation. Que faut-il donc répondre ? Ce ne sont pas ici les mêmes qui disaient : cet homme n’est point envoyé de Dieu, mais ce sont ceux qui, étant d’un sentiment contraire, avaient dit : un méchant homme ne peut pas faire de tels prodiges. Ceux-ci voulant fermer la bouche aux autres, sans paraître néanmoins prendre la défense de Jésus-Christ, font amener l’homme qui portait sur son visage les marques de la