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bien, les autres aussi vivront bien. Ainsi ce n’est que par notre bonne vie, que nous pouvons être utiles aux autres. (Mt. 25,11) Disons adieu aux folies, aux vanités : car telles sont les choses du monde, telles sont les sollicitudes du siècle. Les vierges sont appelées folles, parce qu’elles s’occupaient des folles affaires du siècle : elles amassaient ici, et elles n’envoyaient pas ce qu’elles avaient amassé où il fallait l’envoyer.
Craignons donc que ce qui leur arriva, ne nous arrive aussi, et que nous n’allions avec un habit sale, où tous sont vêtus d’habits éclatants, car rien n’est plus salé, rien n’est plus hideux que le péché. C’est pourquoi le prophète, pour en présenter en sa personne une vive image à nos yeux, criait à haute voix : « Mes plaies ont été remplies de corruption et de pourriture ». (Ps. 37,5) Voulez-vous connaître la puanteur du péché ? considérez-le après l’avoir commis. Lorsque la concupiscence ne vous tiendra plus dans ses fers, lorsque le feu ne bouillonnera plus dans vos veines, alors vous verrez ce que c’est que le péché. Lorsque vous serez rentré dans le calme, considérez la colère ; considérez l’avarice, lorsque vous aurez éteint en vous cette passion. Rien n’est plus honteux, rien n’est plus horrible que l’avarice et la convoitise. Nous faisons souvent retentir nos chaires de ces vérités, non pour vous chagriner, mais par un désir de produire en vous de grands et d’admirables effets : car peut-être celui qu’une première remontrance n’aura pas corrigé se rendra à une seconde, ou à une troisième. Fasse le ciel, qu’étant tous délivrés du péché et de tous les maux qui l’accompagnent, nous soyons la bonne odeur de Jésus-Christ (2Cor. 2,15), à qui soit la gloire, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles ! Ainsi soit-il.

HOMÉLIE LIII.


JÉSUS DIT CES CHOSES ENSEIGNANT DANS LE TEMPLE, AU LIEU OU ÉTAIT LE TRÉSOR : ET PERSONNE NE SE SAISIT DE LUI, PARCE QUE SON HEURE N’ÉTAIT PAS ENCORE VENUE. (VERS. 20, JUSQU’AU VERS. 30)

ANALYSE.

  • 1. Folie et endurcissement des Juifs.
  • 2. Jésus-Christ, parlant aux Juifs, leur montre constamment son union avec Dieu, son Père. – Il les menace. – Quelques-uns croient en lui.
  • 3. Pour acquérir le salut, lire les saintes Écritures avec soin et non en passant : en les méditant on apprend, la vraie doctrine et la manière de bien vivre. – Fréquenter l’Église, unir la parole de Dieu ; si d’abord on n’en profite pas, un jour on en profitera. C’est déjà avoir fait quelque progrès que de se reconnaître misérable. – Cérémonies qu’on pratiquait anciennement pour lire la sainte Écriture. – S’appliquer à l’étude de l’Écriture sainte, du moins des saints Évangiles : utilité, fruits qu’on en retire.


1. Quelle folie que celle des Juifs ! Ils cherchaient avant la Pâque à prendre Jésus-Christ lorsqu’il était au milieu d’eux, ils ont souvent tenté de mettre leurs sacrilèges mains sur lui, ou de le faire saisir par d’autres : leurs desseins, leurs efforts sont vains et inutiles ; et ils n’admirent pas encore sa vertu : et sa puissance ne les étonne, ne les effraie point encore, mais ils persistent dans leurs complots. En effet, qu’ils cherchassent continuellement les moyens de le prendre, c’est ce que l’évangéliste atteste par ces ; paroles : « Jésus dit ces choses enseignant dans le temple, au lieu où était le trésor : et personne ne se saisit de lui,