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Christ et équipés des armes spirituelles. Mais c’est trop peu dire ; ils sont revêtus du roi même.
Or, comme c’est là quelque chose de grand et d’admirable, si vous approchez de cette table avec une véritable pureté de cœur, vous vous approchez du salut ; mais si votre conscience est impure, vous vous précipitez au supplice et vous avez attiré sur vous la vengeance du Seigneur : car, dit saint Paul, « quiconque en mange et en boit d’une manière indigne du Seigneur, mange et boit sa propre condamnation ». (1Cor. 11,29) S’il est vrai que ceux qui souillent la pourpre royale sont punis comme s’ils l’avaient mise en pièces, doit-on s’étonner que ceux qui reçoivent le corps de Jésus-Christ avec une âme impure, soient condamnés au même supplice que ceux qui le percèrent de clous ? Remarquez combien est terrible le supplice que l’apôtre expose à nos yeux ! « Celui qui a violé la loi de Moïse », dit-il, « est condamné à mort sans miséricorde, sur la déposition de deux ou trois témoins. Combien donc croyez-vous que méritera de plus grands supplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour une chose vile et profané le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié ». (Héb. 10,28-29) Veillons donc sur nous-mêmes, mes très-chers frères, puisque nous avons eu le bonheur de recevoir de si grands biens, et lorsqu’il nous vient dans l’esprit quelque mauvaise pensée, lorsque nous nous sentons portés à dire quelque parole honteuse, ou lorsque nous nous apercevons qu’il s’élève en nous quelque mouvement de colère ou quelqu’autre mauvais sentiment, pensons alors en nous-mêmes aux bienfaits dont le Seigneur nous a honorés, représentons-nous combien grand et excellent est l’esprit que nous avons reçu. Cette pensée réprimera et calmera nos passions. Jusqu’à quand nous attacherons-nous aux choses présentes ? Quand nous réveillerons-nous ? Jusqu’à quand serons-nous nonchalants, indifférents pour notre salut ? Considérons la grandeur et la magnificence des dons de Dieu, rendons-lui des actions de grâces, glorifions-le, non seulement par la foi, mais encore par les œuvres, afin que nous obtenions les biens futurs, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui la gloire appartient, et au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.