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plus modestes ; prévoyant par les calamités de vos frères celles qui pendent sur vos têtes, et retrouvant en eux votre propre nature.
Peut-être ne sommes-nous pas sortis de parents si misérables ? Je le veux ; mais si les richesses sont entrées dans nos maisons, sans doute elles nous quitteront bientôt. Et encore, ces richesses, que sont-elles ? Une vaine ombre, une fumée qui s’exhale, la fleur de l’herbe, ou plutôt elles sont plus viles que la fleur de l’herbe. Pourquoi donc vous glorifier d’un peu d’herbe ? Les richesses ne viennent-elles pas, et aux voleurs, et aux impudiques, et aux femmes prostituées, et aux profanateurs des sépulcres ? Est-ce donc d’avoir de tels compagnons de richesses que vous vous glorifiez ? Vous êtes avides d’honneur ? Mais rien n’est plus propre à vous attirer de grands honneurs que l’aumône. Ceux que procurent les richesses et les dignités sont accompagnés de haine ; mais les honneurs que produit l’aumône sont libres et volontaires ; ils partent du cœur et de la conscience de ceux qui les rendent, qui ne peuvent nous les ravir. Que si les hommes ont tant de vénération et de respect pour ceux qui font l’aumône, et s’ils leur souhaitent toutes sortes de biens et de prospérités, songez à la rétribution, à la récompense que le Dieu des miséricordes leur octroiera. Travaillons donc à les acquérir, ces richesses qui demeurent toujours et que jamais on ne peut perdre, afin que, et en cette vie et en l’autre, nous soyons grands et illustres, et que nous jouissions un jour des biens éternels, parla grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXIV.


CETTE FEMME CEPENDANT LAISSANT LA SA CRUCHE, S’EN RETOURNA A LA VILLE, ET COMMENÇA A DIRE : A TOUT LE MONDE : – VENEZ VOIR UN HOMME QUI M’A DIT TOUT. CE QUE J’AI JAMAIS FAIT : NE SERAIT-CE POINT LE CHRIST ? (VERS. 28, 29, JUSQU’AU VERS. 39)

ANALYSE.

  • 1. Suite de l’histoire de la Samaritaine : humilité de cette femme.
  • 2. Pour quelle raison Jésus-Christ, ainsi que les prophètes, exprime souvent sa pensée par des comparaisons, des métaphores, des allégories. – Les prophètes ont semé, les apôtres ont moissonné.
  • 3. Suivre l’exemple de la samaritaine ; confesser soi-même ses péchés pour en faire pénitence. – On craint les hommes, on ne craint pas Dieu : on craint d’être déshonoré devant les hommes, et on ne craint pas de l’être devant Dieu. – On cache ses péchés aux hommes, et on ne s’efforce pas de les effacer devant Dieu par la pénitence. – Vraie pénitence, en quoi elle consiste. – Retourner au péché, c’est être semblable au chien qui retourne à ce qu’il a vomi. – Excellents moyens pour se corriger de ses vices : examiner ses péchés chacun en particulier, n’en passer aucun. – Saint Chrysostome a cru que la fin du monde était proche. – Le Seigneur arrivera subitement : se tenir toujours prêt à son avènement.


1. Il nous faut beaucoup de ferveur, il faut qu’un grand zèle nous anime, sans quoi nous ne pourrons acquérir les biens que Jésus-Christ nous a promis. Et certes, il le déclare lui-même, tantôt en disant : « Si quelqu’un ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas, il n’est pas digne de moi ». (Mt. 10,38) Et tantôt : « Je suis venu pour mettre le feu sur la terre, et que désiré-je, sinon qu’il s’allume ? » (Lc. 12,49) Par ces paroles, Jésus-Christ nous apprend que son disciple doit être fervent, tout de feu et