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EXPLICATION DU PSAUME CXV.


1. « J’AI CRU, C’EST POURQUOI J’AI PARLÉ : MAIS J’AI ÉTÉ HUMILIÉ ENTIÈREMENT. »

ANALYSE.


  • 1. La foi est le principe de toutes les grandes choses : c’est elle qui a soutenu le peuple juif au milieu de ses épreuves, qui a inspiré ses prophètes et mérité à Abraham de devenir le père des croyants. Nous n’avons pas de meilleur moyen de glorifier Dieu.
  • 2. La foi nous enseigne tontes choses et elle est notre force, car rien ne lui résiste Sans doute c’est un don de Dieu qui la donne à qui il lui plait ; mais nous pouvons nous en rendre dignes par nos bonnes œuvres : témoin le centurion Corneille.
  • 3. Avec la foi, tout s’explique, tout profite dans la vie ; sans elle, il n’y a qu’incertitude, que défaillances, que trouble et scandale, car l’homme abandonné à lui-même n’est que mensonge, c’est-à-dire, vil, passager, pur néant.
  • 4. Malgré cette bassesse de l’homme, le peigneur le comble de bienfaits, ce qui est d’autant plus admirable qu’il est plus grand et que l’homme est plus petit. Et il veille sur lui, non seulement pendant sa vie, mais jusqu’après sa mort, le glorifiant sur la terre et dans le ciel.
  • 5. Pour mériter cette grâce, il faut le servir, se faire son esclave, selon le mot de saint Paul, et lui offrir continuellement un sacrifice de louanges, d’actions de grâces en reconnaissance de ces immenses bienfaits.


1. A propos de ces paroles qu’il cite, le bienheureux Paul s’exprime ainsi : « Et parce que nous avons un même esprit de foi, selon qu’il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, nous croyons aussi nous, et c’est pourquoi nous parlons. » (2Cor. 4,13) Il faut donc commencer par dire comment l’Apôtre a entendu ces paroles, en examinant le sujet qu’il avait entrepris de traiter, ce sera un bon moyen de connaître la pensée du Prophète. Du reste, la meilleure manière d’instruire c’est, non pas de prendre dans un discours un passage détaché, pour s’arrêter au point particulier qu’on a choisi, mais de remonter jusqu’au début du texte en question. A quel propos donc saint Paul rappelle-t-il ces mots du Psalmiste. C’est à propos de la résurrection et de l’acquisition des biens futurs qui surpassent toute parole, toute intelligence et toute pensée. Et précisément parce qu’un tel sujet était infiniment au-dessus de toute parole, et ne pouvait être expliqué, la foi était nécessaire pour le saisir. Mais les Juifs, à raison des vaines espérances qui les gonflaient d’orgueil, auraient pu être troublés et croire qu’on les trompait, aussi l’Apôtre se hâte-t-il de redresser leur grossière ignorance par la citation des paroles du Prophète, comme s’il leur eût dit : Je ne vous demande pas une chose nouvelle en vous demandant la foi, vous voyez qu’elle date de loin : Voilà pour saint Paul. Quant au roi David, comme il devait, lui aussi, annoncer aux Juifs les biens à venir, qui étaient en dehors de l’ordre des choses humaines, pour qu’on ne pût pas refuser d’y croire, il commença ainsi son psaume : « J’ai cru, c’est