votre fréquent épuisement ». Si, à un homme si fort adonné au jeûne, et faisant de l’eau un usage si constant, qu’il se trouve épuisé et fréquemment épuisé, l’apôtre prescrit de se modérer, et si Timothée ne s’y refuse pas, combien plus ne devons-nous pas nous irriter si nous entendons quelque discours qui nous froisse. Et comment, dira-t-on, n’a-t-il pas fortifié l’estomac de son disciple, lui dont les vêtements ressuscitaient les morts ? Car il est clair qu’il le pouvait. Pourquoi donc ne l’a-t-il pas fait ? Afin que si nous voyons aujourd’hui de grands hommes, des hommes vertueux affligés de maladies, nous n’en soyons pas scandalisés, car c’est pour leur avantage qu’il en arrive ainsi. Si un ange de Satan a été donné à Paul pour qu’il ne s’enorgueillît point (2Cor. 12,1), combien plus à Timothée, car ses miracles auraient pu l’entraîner à l’orgueil. Il le laisse donc soumis aux lois de la médecine, afin qu’il modère aussi ses pensées et que les autres ne soient pas scandalisés, mais qu’ils apprennent que Paul et Timothée étaient de notre nature, eux qui ont fait de tels progrès dans la vertu. Car Timothée paraît avoir été maladif, ce que l’apôtre fait entendre quand il dit : « À cause de votre fréquent épuisement », de l’estomac et du reste du corps. Mais il ne lui permet pas de se remplir de vin sans modération ; il le lui permet pour la santé, non pour la mollesse.
« Les péchés de certains hommes sont manifestes et précèdent le jugement ; pour d’autres, les péchés suivent (24) ». L’apôtre vient de dire, en parlant des ordinations : « Ne vous rendez pas coupable des fautes d’autrui ». Mais, dira-t-on, si je les ignore ? « Les péchés de certains hommes sont manifestes et précèdent le jugement ; pour d’autres, les péchés suivent ». Les péchés des uns sont connus parce qu’ils sont antérieurs au jugement ; et ceux des autres non, parce qu’ils sont postérieurs. « De même aussi les bonnes œuvres sont manifestes, et celles qui ne le sont pas ne peuvent longtemps rester cachées (25) ».
« Que ceux qui sont sous le joug de la servitude regardent leurs maîtres comme dignes de tout honneur, afin que le nom et la doctrine du Seigneur ne soient point blasphémés ». (6, 1) Qu’ils les regardent comme dignes de tout honneur. Ne pensez pas être libre, parce que vous êtes fidèle ; mais c’est un acte de liberté que de mieux aimer servir. Car l’infidèle, s’il voit que ses esclaves se comportent avec insolence, parce qu’ils ont la foi, proférera des blasphèmes, en disant que la croyance chrétienne rend séditieux ; s’il les voit obéissants, il cédera plus facilement et prêtera mieux l’oreille à la parole de Dieu. Car autrement Dieu et sa prédication seront blasphémés. Mais, dira-t-on, si les maîtres sont fidèles ? Même alors il faut être docile, à cause du nom du Seigneur. « Que ceux qui ont des maîtres fidèles ne les méprisent point parce qu’ils sont leurs frères, mais qu’ils les servent avec plus de soin, parce qu’ils sont fidèles et aimés de Dieu, participant au même bienfait (2) ».
2. Si donc vous avez reçu cet honneur de trouver des frères dans vos maîtres, c’est un devoir plus grand d’être dociles envers eux. – « Antérieurement au jugement ». L’apôtre veut dire que, parmi les mauvaises actions, il en est qui sont ignorées, et d’autres qui ne le sont pas, mais qu’au jour du jugement, ni les bonnes ni les mauvaises ne resteront cachées. Qu’est-ce à dire, antérieurement au jugement qu’elles provoquent ? Par exemple, lorsqu’un homme commet des péchés qui le condamnent à l’avance, quand il est incorrigible, quand on espère en vain qu’il se corrigera. Et pourquoi l’apôtre dit-il cela ? Parce que, quand ces pécheurs se cacheraient ici-bas, ils ne seront point ignorés dans ce jugement où tout sera mis à nu. Il y a là aussi un grand encouragement pour les justes. Entre les prescriptions précédentes, telles que : Ne faisant rien par simple penchant, etc, et celle-ci : Tous ceux qui sont sous le joug, il y a une suite naturelle, nécessaire ; celles-ci sont le développement de celles-là. Celles-ci regardent-elles l’évêque ? Oui, sans doute, puisqu’il doit exhorter les serviteurs. Nous voyons partout l’apôtre adresser ses préceptes aux esclaves plus qu’aux maîtres ; leur montrant les voies de la soumission, et tenant d’eux un très-grand compte. Aux maîtres il dit : « Renoncez aux menaces ». (Eph. 6,9) – Mais pourquoi ces avis ? Les infidèles en avaient besoin ; mais il ne pouvait s’adresser qu’à ceux qui avaient embrassé la foi ; et pour ceux-ci, à quoi bon ? Parce que les maîtres donnent plus à leurs serviteurs que les serviteurs à leurs maîtres. Ce sont les maîtres qui paient pour l’entretien de leurs serviteurs, pour leur habillement, pour tous
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