dit-il, je n’aie pas d’autre besoin que celui de vous voir. « Et moi Paul, je l’ai voulu, une et deux fois ; mais Satan nous en a empêchés ».
3. Que dites-vous, saint apôtre ? Satan vous empêche ? Oui ; ce n’était pas là l’œuvre de Dieu. Pour les Romains, il leur dit que Dieu l’en a empêché. (Rom. 15,22) Et ailleurs, Luc déclare que l’esprit les a empêchés de venir en Asie. (Act. 16,6) Aux Corinthiens, il dit que c’est l’œuvre de l’esprit ; ici, au contraire, que c’est l’œuvre de Satan. Mais quel est cet empêchement qui vient de Satan ? Des épreuves qu’il ne soupçonnait pas, épreuves violentes ; c’est que des pièges lui avaient été tendus par les juifs, et il fut retenu dans la Grèce pendant trois mois. (Act. 20,3) Il y a certes une différence entre demeurer de propos délibéré, en vertu d’un projet, demeurer de soi-même, et se trouver empêché. Dans l’épître aux Romains, il dit : « C’est pourquoi, n’ayant plus maintenant aucun sujet de demeurer davantage dans ce pays-ci ». (Rom. 15,23) Ailleurs : « C’est pour vous épargner que je n’ai point voulu aller à Corinthe ». (2Co. 1,23) Ici, au contraire, rien de pareil ; mais quoi ? « Satan nous en a empêchés. Moi Paul, une fois et deux fois ». Voyez quelle recherche de paroles, comme il tient à montrer la vivacité de son affection pour eux : « Moi Paul ». C’est comme s’il disait : Quand même les autres ne l’eussent pas voulu. Les autres se bornaient à vouloir, mais moi j’ai entrepris. « Et certes, quelle est notre espérance, notre joie et la couronne de notre gloire ? N’est-ce pas vous aussi, qui l’êtes devant le Seigneur Jésus-Christ, pour le jour de son avènement ? » (Id. 19) Ce sont les Macédoniens, qui sont votre espérance, ô bienheureux Paul ? Non, dit-il, pas eux seulement. Voilà pourquoi il s’exprime de cette manière « N’est-ce pas vous aussi ? » – « Quelle est en effet », dit-il, « notre espérance, notre joie et la couronne de notre gloire ? » Ne reconnaissez-vous pas là le langage des femmes dont les entrailles s’attendrissent, quand elles parlent à leurs enfants tout petits ? « Et la couronne », dit-il, « de notre gloire ». Le mot de couronne ne lui suffisait pas pour montrer la splendeur qu’il a en vue, il ajoute : « De notre gloire ». Quel feu ! Jamais un père, une mère, supposez-les ensemble, et confondant leur amour, ne pourraient montrer une tendresse égale à celle de Paul. « Notre joie », dit-il, « et la couronne ». Je tressaille plus de joie, dit-il, pour vous, que pour une couronne. Considérez toute une Église, Église que Paul a plantée, et qui a poussé des racines ; qui ne tressaillirait pas devant cette nombreuse postérité, cette postérité si belle ? Aussi, ce langage n’est pas de la flatterie ; car il ne dit pas seulement, vous, mais : Vous avec les autres, « vous êtes notre gloire et notre joie (20) ».
« Ainsi, ne pouvant souffrir plus longtemps de n’avoir point de vos nouvelles, j’ai jugé à propos de rester tout seul à Athènes », ce qui veut dire : J’ai préféré. « Et je vous ai envoyé Timothée, notre frère et ministre de Dieu dans la prédication de l’Évangile de Jésus-Christ (3, 1-2) ». Ce qu’il dit, ce n’est pas pour faire l’éloge de Timothée, mais pour leur montrer combien il les honore, en leur envoyant un aide et un ministre de l’Évangile ; c’est comme s’il disait : Nous avons arraché à ses travaux, nous avons envoyé un ministre de Dieu, notre aide dans l’Évangile du Christ. Et il ajoute la raison : « Pour vous fortifier et vous exhorter dans votre foi, afin que personne ne s’ébranle par les persécutions qui nous arrivent (3) ». Qu’est-ce à dire ? C’est que les épreuves des maîtres troublent les disciples. Or, il était en proie alors à un grand nombre d’épreuves, comme il le dit lui-même : « Satan nous en a empêchés ». C’est pour les ranimer qu’il leur parle ainsi ; comme s’il disait : Une fois, deux fois, j’ai voulu aller vous trouver, sans le pouvoir ; ce qui était, pour lui, une grande privation. Or il est vraisemblable que cette absence les avait troublés, car les disciples sont moins tourmentés de leurs propres épreuves que de celles de leurs maîtres. Un soldat s’affecte moins de ses propres blessures que de celles du chef de l’armée. « Pour vous fortifier », dit-il ; donc, c’est pour prévenir leur trouble, qu’il a envoyé ; ce n’est pas que leur foi fût défectueuse, ni qu’ils eussent quelque chose à apprendre. « Et vous exhorter à demeurer fermes dans votre foi ; sans que personne soit ébranlé des persécutions qui nous arrivent. Car vous savez que c’est à quoi nous sommes destinés. Dès lors même que nous étions parmi vous, nous vous prédisions que nous aurions des afflictions à souffrir ; et nous en avons eu, en effet, comme vous le