Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/177

Cette page n’a pas encore été corrigée

HOMÉLIE XII.


EPAPHRAS, QUI EST DE VOTRE VILLE, VOUS SALUE. C’EST UN SERVITEUR DE JÉSUS-CHRIST QUI COMBAT SANS CESSE POUR VOUS, DANS SES PRIÈRES, AFIN QUE VOUS DEMEURIEZ FERMES ET PARFAITS, ET QUE VOUS ACCOMPLISSIEZ PLEINEMENT CE QUE DIEU DEMANDE DE VOUS. CAR JE PUIS BIEN LUI RENDRE CE TÉMOIGNAGE QU’IL A UN GRAND ZÈLE POUR VOUS, ET POUR CEUX DE LAODICÉE ET D’HIÉRAPOLIS. (IV. 12, 13 JUSQU’A LA FIN)

Analyse.

  • 1. Tendresse de Paul pour ses frères.
  • 2. Paul se glorifie de ses liens. – Ses liens nous servent de leçon.
  • 3. Bienheureux ceux qui pleurent !
  • 4. Les larmes doivent être l’accompagnement des prières et des admonestations.
  • 5. Le sacrement de mariage est le plus important de tous. – Jésus-Christ et l’Église y sont représentés. – Les courtisans et les baladins ne doivent point être admis à la célébration d’un mariage.
  • 6. C’est Jésus-Christ accompagné des anges qu’il faut inviter à la célébration des noces.
  • 7. Il faut donner à une jeune fille un mari probe et honorable plutôt que riche.


1. Au début même de cette épître, il recommande Epaphras, au nom de la charité. Car il a dit en commençant : « Epaphras, de qui nous avons appris aussi votre charité toute spirituelle ». (Col. 1,8) Il fait ressortir aussi la charité d’Epaphras, et lui concilie la bienveillance des auditeurs, quand il le leur montre priant pour eux. Il le recommande, en rapportant tout d’abord ce qu’il demande à Dieu ; car le respect qu’on a pour le maître est utile aux disciples. Il le recommande par ces mots : « C’est un d’entre vous ». Leur cité doit être fière de produire de tels enfants. « Il a prie sans cesse pour vous avec sollicitude ». Il ne se borne pas à prier, « il prie avec sollicitude », l’inquiétude et la crainte dans le cœur. « Je lui rends ce témoignage qu’il est plein de zèle pour vous ». Et Paul est un témoin digne de foi. « Il est plein de zèle pour vous », c’est-à-dire, il a pour vous beaucoup de tendresse et une ardente charité. – « Et pour ceux de Laodicée et d’Hiérapolis » ; il le leur recommande aussi. Il est vraisemblable qué les habitants de ces deux villes avaient déjà entendu parler du zèle qu’Epaphras avait pour eux ; mais cette lettre le leur apprenait encore. « Ayez soin », dit Paul, « que cette lettre soit lue aussi dans l’Église de Laodicée. Afin que vous demeuriez fermes et parfaits » (Col. 4,16), dit-il. Ces mots renferment une sorte de réprimande, un avis et un reproche sans amertume. Un homme peut être parfait, sans demeurer ferme dans la perfection ; il peut, par exemple, être parfaitement instruit, mais vacillant dans ses croyances. On peut aussi, tout à la fois, manquer de perfection et de fermeté, si, par exemple, on n’a qu’une science incomplète et une croyance mal assise. Voilà pourquoi Epaphras demande à Dieu pour les Colossiens la perfection et la fermeté. Voyez comme il leur rappelle indirectement ce qu’il a dit des anges et de la vie chrétienne ! « Afin que vous accomplissiez pleinement tout ce que Dieu demande de vous ». C’est qu’il ne suffit pas de faire la volonté de Dieu. Quand une âme est bien convaincue de la nécessité d’obéir à Dieu, toute autre volonté que celle de Dieu perd sur elle son empire ; autrement l’âme n’est pas pleinement convaincue. « Je lui rends ce témoignage qu’il est plein de zèle pour vous ». Il a du zèle, il en est plein. Il insiste sur le zèle d’Epaphras et sur l’ardeur de ce zèle. C’est ainsi que dans sa seconde épître aux Corinthiens, il dit : « J’ai pour vous un amour de jalousie, et d’une jalousie de Dieu ». (2Cor. 11,2)
« Luc le médecin, notre très cher frère, vous salue (14) ». C’est saint Luc, l’évangéliste. Ce n’est pas pour le rabaisser, qu’il le met ici le dernier ; c’est pour exalter Epaphras. Il y avait probablement d’autres personnes qui s’appelaient Luc. « Et Démas ». Après avoir dit : Luc, le médecin, il ajoute, « mon très cher frère ». C’est un bien beau titre que celui de très cher frère de saint Paul. « Saluez nos frères de Laodicée, et Nymphas, et l’église qui est dans sa maison ». – Voyez comme il les encadre dans un même souvenir, non seulement en les saluant tous ensemble,