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sommes bien mécontents de leur auberge, elle est chère comme poivre et pas bonne. Ils sont peu obligeants, la dame est insolente et rampante ; nous allons, sans nous fâcher, la quitter un de ces jours. Adressez-nous vos lettres chez le Docteur. Je n’ai parlé à Monsieur Marliani qu’une fois, il m’a dit qu’il ne savait pas pourquoi il était brouillé avec son frère, à quoi j’ai répondu que je ne savais pas qu’ils fussent brouillés et j’ai rompu l’entretien ; quant à la sœur, je me garderai bien d’après ce que vous m’en dites d’avoir aucune relation avec elle. Adieu encore, ma Chérie. Mille baisers à vous, mille tendresses à nos amis, à l’excellent Gaston, au bon Enrico et à mon Bignat, à Delacroix, Chopin vous baise la manine bianche.


48. — George Sand à la comtesse Marliani, à Paris.

[Marseille, 17 mars 1839.]

Chère amie,

Que vous êtes aimable et bonne de vous occuper de moi comme vous faites ! Quand donc, moi, serai-je bonne à quelque chose ! Puisque Buloz vous remet l’argent de Simon,[1] envoyez-le moi car celui que Chopin attend de son éditeur souffre quelque retard et je touche avec mon hôtesse au quart d’heure de Rabelais.

Dans une dernière lettre à Buloz que je vous ai fait passer je lui demandais de m’envoyer le tout à la fois, mais j’aime autant avoir quelque chose tout de suite. Vous aurez, dans peu de jours, mon article

  1. « Simon », roman de George Sand.