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Je ne t’écrirai pas plus longuement, parce que je veux avoir le temps d’écrire à madame de Merteuil, & aussi à Danceny, pour avoir ma lettre toute prête, si elle veut bien s’en charger. Après cela, je me recoucherai, pour qu’on me trouve au lit quand on entrera dans ma chambre. Je dirai que je suis malade, pour me dispenser de passer chez maman. Je ne mentirai pas beaucoup ; sûrement je souffre plus que si j’avais la fièvre. Les yeux me brûlent à force d’avoir pleuré ; & j’ai un poids sur l’estomac qui m’empêche de respirer. Quand je songe que je ne verrai plus Danceny, je voudrais être morte. Adieu, ma chère Sophie. Je ne peux t’en dire davantage ; les larmes me suffoquent.

De … ce 7 septembre 17…[1]

Lettre LXII.

Madame de Volanges au chevalier Danceny.

Après avoir abusé, monsieur, de la confiance d’une mère & de l’innocence d’un enfant, vous ne serez pas

  1. On a supprimé la lettre de Cécile Volanges à la marquise, parce qu’elle ne contenait que les mêmes faits de la lettre précédente, et avec moins de détails. Celle au chevalier Danceny ne s'est point retrouvée : on en verra la raison dans la lettre LXIII de madame de Merteuil au vicomte.