Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et l’abbé Pirot, s’accordèrent tous à chercher la causer du mouvement hors du monde physique, du moins en ce qui concerne les cas où la baguette tourne sur des choses du monde moral (67, 68, 69, 70, 71).

232.C’est dans la dernière moitié de l’année 1692 que l’attention publique se porta sur la baguette divinatoire à cause de l’usage que J. Aymar en avait fait pour découvrir les assassins du marchand de vin de Lyon et de sa femme, et, comme nous l’avons vu, c’est à cette occasion que la théorie cartésienne des corpuscules de M. de Saint-Romain fut de nouveau mise en avant par l’abbé de Lagarde, les Drs Chauvin et Garnier, et l’abbé de Vallemont, et qu’elle fut combattue par le père Lebrun, fort de l’appui du père Malebranche et des abbés de Rancé et Pirot (94). Un an après (1694), le père Ménestrier professa l’opinion du père Lebrun (115, 114, 115).

Je ne reviendrai sur leurs écrits que pour montrer comment l’influence attribuée à la matière dans le mouvement de la baguette s’affaiblit, et comment la part de l’influence de la pensée alla en augmentant jusqu’en 1702.

233.Sans doute que du moment où l’on crut à l’influence des choses morales sur le mouvement de la baguette, l’influence de la matière dans le phénomène dut perdre de son importance, et l’affirmation de Jacques Aymar, qu’entre ses mains la baguette ne tournait que sur ce qu’il avait l’intention de trouver, dut contribuer certainement à accréditer cette opinion. Effectivement, si l’on admettait, comme fait, que J. Aymar dé-