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comme une injure la qualité de Sabine qu’on lui auroit donné ; au lieu qu’Horace la donne à la ſienne avec une ſorte de complaiſance. La différence venoit de ce que Catulle écrivoit d’après les idées des gens du bel air, qui méconnoiſſoient entièrement les Vertus Sabines, & qu’Horace s’exprimoit en Philoſophe qui ſavoit les aprécier. C’eſt auſſi chez les Sabins qu’il va chercher ſes exemples lorſqu’il veut parler des vertus inconnues comme de l’amour du travail, & de la pudeur[1]. Cicéron également ne croit pas pouvoir faire un plus grand éloge d’un homme, qu’en diſant qu’à la gravité de ſes traits, & à la raiſon & au poids de ſon diſcours on le reconnoiſſoit pour un vrai Sabin[2]. Il vante ailleurs la ſévérité éclatante de toute la Nation Sabine[3].

  1. Quod si pudica mulier in partem juvet
    Domum atque dulces liberos
    Sabina qualis… Hor. Epod. II.
    Non his Juventus orta parentibus
    Infecit Æquor ſanguine Punico…
    Sed ruſticorum maſcula Militum
    Proles Sabellis docta ligonibus
    Verſare glebas. Id. lib. III. Od. 6.

  2. Modeſtus ejus vultus ſermoque conſtant, habere quid a Curibus videbacur. Cic. ad Fam. lib. XV. ep. 20.
  3. Scias te ſeveriſſimorum hominum Sabinorum judicio notatum. Id. in Vatin. num. 37.