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de Campagne d’Horace. I. Part.

La commodité qui conſiſte à être près de l’Habitation, l’abondance qui rendoit une des principales ſources d’une Rivière, une clarté & une fraicheur comparables aux plus vantées, une ſalubrité enfin, qui faiſoit une medecine bienfaiſante, d’une boiſſon douce ; tels ſont les traits ſous les quels Horace a repreſenté la première de ces Fontaines. Une ſituation inaceſſible au Soleil, en quelque ſaiſon & à quelque heure que ce ſoit, une belle chute du haut & dans le creux d’un rocher ſur lequel un beau Chene verd éleve un magnifique Ciel, un murmure des plus agréables cauſé dabord par une chute bruſque, & continué par un précipice plutot qu’un cours par les rochers ; telle eſt la peinture qu’il fait de la ſeconde. Les deux Tableaux ne paroiſſent ſe reſſembler qu’en un point qui eſt celui de la fraicheur ; mais il ne ſont pas moins


           Rubro sanguine rivos.
    Te flagrantis atrox hera caniculæ
    Nescit tangere : tu frigus amabile
          Feſſis vomere tauris
          Præbes, & pecori vago.
    Fies nobilium tu quoque fontium
    Me dicente Cavis impositam ilicem
          Saxis, unde loquaces
          Lymphæ defiliunt tuæ.
              Hor. lib. III. od. 13.