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de Campagne d’Horace. I. Part.

l’empêchoit pas d’en être à peine un dans notre objèt.

Il n’en eſt pas ainsi du ſecond qui eſt la Fontaine voiſine de l’Habitation. Horace nous la peint ſous les traits les plus propres à en faire un caractère également frappant & durable. « Elle eut été propre, ir dit-il, à donner ſon nom à la Rivière qu’elle forme presque ». Son abondance étoit cependant peu de chose en-comparaifon de fes autres qualités. « Une clarté & une fraicheur comparables à celles de l’Hébre qui environne la Thrace » étoient les moindres. Une beaucoup plus remarquable conſistoit dans ſa vertu merveilleuſe contre ces maux qui ont pour cauſe la peſanteur de la Tête, ou la pareſſe de l’eſtomac[1].


CCX. Diſtinction des deux Fontaines de la Campagne d’Horace. La Fontaine proche le Château, & la Fontaine de Blanduſie.

Lorsque les Interprêtes d’Horace parlent de cette Fontaine, ils ſe trouvent bien embarraſſés. Ils croient ordinairement que c’eſt la même qui eſt appellée de Blanduſie dans une Ode faite exprès pour la chanter. Mais je ne crains pas de décider ici qu’elle en fut toute différente. La preuve en eſt la peinture diverſe que fait le Poëte de l’une,

  1. Fons etiam rivo dare nemen idoneus, ut nec
    Frigidior Thracam, nec purior ambiat Hebrus,
    Infirmo capiti fluit utilis, utilis alvo. Lib. I. ep. 16.