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de Campagne d’Horace. I. Part.

Vélie[1], & sur Salerne : on ne ſauroit dire pourtant, ce qui les tourna de ce coté là. Les informations qu’il prend touchant ces lieux de son ami Vala, prouvent qu’ils lui étoient entièrement inconnus. Il lui demande quel froid il fait à Vélie, quel air on reſpire à Salerne ? quelles ſont les gens qui habitent cette Région ? quel pain on y mange, quelle eau on y boit, ſi on y en a de source, ou ſi l’on y est reduit à celle de Cîterne ? Si les chemins en ſont bons ?[2]. De telles queſtions mettent bien au clair les termes, où Horace en étoit par rapport à ces deux endroits ; elles prouvent qu’il ne les avoit jamais vus ; qu’il en avoit à-peine entendu parler ; elles prouvent à plus forte raiſon, qu’il n’y avoit aucune maiſon de Campagne. Le Poëte ne s’en propoſe pas moins fermement d’y aller ſe dédomager de la privation de la Campagne qui lui avoit été prohibée. C’est lui mê-

  1. Vélie étoit au delà de Salerne, & après Pæſtum fort connu des Curieux à cauſe de deux Temples, qui en reſtent auſſi rares par leur forme, preuve de leur haute antiquité, que par leur beauté.
  2. Quæ ſit hyems Veliæ, quod Cælum, Vala, Salerni :
    Quorum hominum regio, & qualis via…
    Major utrum populum frumenti copia paſcat :
    Collectos ne bibant imbres, puteos ne perennes…
    Dulcis aquæ…
    Scribere te nobis, tibi nos accredere par est. Lib. I. ep. 15.