Page:Chaupy - Découverte de la maison de campagne d’Horace, Tome 1.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
Découv. de la Maison

le moïen aiſé, qu’il avoit de l’accroître d’autres biens, puiſque pour les obtenir, il n’avoit beſoin, que de les demander à un ami puiſſant trés diſpoſé à les lui accorder[1]. Cet ami puiſſant dont Horace parle, étoit celui-la même à qui il parloit. Dans cet endroit comme on voit, Horace veut qu’on ſache, qu’il n’eſt pas Philoſophe ſeulement en paroles ; que la vertu si philoſophique de la médiocrité, qui est élevée si haut dans ſes ouvrages, reçoit de ſa part l’éloge qui n’eſt point ſuspect qui eſt celui de la plus fidèle pratique : dans cet objet il dit, que libre de ſe procurer pluſieurs poſſeſſions, il ne s’en borne pas moins déterminément à une ſeule. L’Unité de la poſſeſſion n’eſt pas marquée ſeulement comme un fait qu’il atteſte, elle eſt emploiée comme la preuve d’une vertu dont il ſse glorifie. La propre louange eſt toujours défavorable, & les preuves en doivent être des plus inconteſtables, & des plus visibles. Si Horace, en diſant en une telle occaſion qu’il n’avoit qu’un fond UNIQVE, en avoit eû pluſieurs, ſon langage n’auroit pas ſeulement choqué toute vèrité, il auroit manqué de tout eſprit, & de toute raiſon ; il n’eſt pas besoin

  1. Nec ſi plura velim tu dare deneges. Lib. III. od. 16.