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vierge et martyre, de Merida, en Portugal ; lorsqu’elle rendit le dernier soupir, on vit une colombe blanche sortir de sa bouche. Pélagie d’Antioche étoit d’une grande beauté, ainsi que sa mère et ses sœurs. Arrêtées par des soldats, et craignant qu’on n’attentât à leur pudeur, elles se retirèrent à l’écart, sous quelque prétexte, et se jetèrent dans l’Oronte, où elles se noyèrent en se tenant embrassées. On attribue ce martyre volontaire à une inspiration particulière du Saint-Esprit. Félicité et Perpétue ont déjà été nommées dans le livre du Ciel ; elles reparaîtront à la fin de l’ouvrage. Quant à Théodore et aux sept vierges d’Ancyre, la tragédie de Corneille les a fait connoître à ceux qui ne lisent point la vie de nos saints. L’histoire charmante de deux jeunes époux qui se trouvèrent dans le même tombeau est postérieure à l’époque de mon action ; j’ai cru pouvoir la rappeler. On la trouve dans Sidoine Apollinaire.


12e. — page 245.

Les prêtres renfermoient le viatique, etc.

On voit encore quelques-unes de ces boîtes au musée Clémentin, à Rome, avec les instruments qui servoient à tourmenter les martyrs : les poids pour les pieds, les ongles de fer, les martinets, etc.


13e. — page 245.

On nommoit les diacres, etc.

Ces préparations à la persécution sont conformes à la vérité historique. La charité de l’Église a toujours surabondé où les maux surabondent ; la grâce de Jésus-Christ défie toutes les douleurs humaines.


14e. — page 245.

Ce prince habitoit, etc.

Il n’y a guère de lieux célèbres dans la Grèce et dans l’Italie qui ne soient peints dans Les Martyrs. Je renvoie pour Tivoli à ma lettre à M. de Fontanes, déjà citée dans ces notes.


15e. — page 245.

Vous ne serez point appelé au partage, etc.

Eudore s’étoit fait mieux instruire, et sans doute il avoit appris la résolution de Dioclétien par des voies certaines : le palais de l’empereur étoit rempli de chrétiens, Valérie et Prisca même, fille et femme de Dioclétien, étoient chrétiennes.