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7e. — page 54.

Il suspend à sa main droite une de ces couronnes de grains de corail dont les vierges martyres ornoient leurs cheveux en allant à la mort.

La plupart des Grecs portent encore aujourd’hui un chapelet à la main. Il étoit assez difficile d’exprimer un chapelet dans le style noble ; je ne sais si j’ai réussi. L’origine des chapelets, comme on voit, est touchante : c’étoit, ainsi que je le dis dans le texte, une espèce de couronne que les chrétiennes portèrent en allant au martyre. On en fit dans la suite un ornement pour les images de la Vierge, ou un ex-voto sur lequel on prononça des prières. De là le nom que le chapelet porte encore en italien, corona ; le latin le rend par beatæ Virginis corona. Au reste, l’usage des chapelets est bien postérieur au ive siècle ; mais il m’étoit très-permis d’en placer ici l’origine.


8e. — page 54.

Comme un soldat chrétien de la légion thébaine.

La légion thébaine, qui étoit toute composée de chrétiens, fut mise à mort par Maximin, près d’Agaune, dans les Alpes. Il en sera question ailleurs.


9e. — page 55.

Eudore, dit-il, vous êtes l’objet de la curiosité de la Grèce chrétienne.

On voit toutes les précautions que je prends pour motiver et amener le récit, déjà pleinement motivé dans le ciel.


10e. — page 55.

Sage vieillard, dont l’habit annonce un pasteur des hommes.

Je n’ose avouer ma foiblesse pour Démodocus. Si l’on a comparé sa douleur à celle de Priam, sa joie est-elle tout à fait dénuée de cette simplicité antique qui a tant de charmes dans Homère ? Et ce qu’il dit ici, par exemple, passeroit-il dans la bouche de Nestor pour un bavardage insipide ?


11e. — page 55.

Contemple avec un charme secret son gouvernail.

Les anciens, dont les vaisseaux n’étoient guère que de grandes barques,