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des fonctions dans les saints mystères (de Hœres., lib. v, num. 7). Milton a suivi comme moi cette opinion.


19e. — page 47.

Marie est assise sur un trône de candeur.

Cette description est fondée sur une histoire et sur une doctrine dont tout le monde connoît les autorités.


20e. — page 47.

Des tabernacles de Marie on passe au sanctuaire du Sauveur des hommes.

Ici se trouvoient les cent degrés de rubis qui ont fait faire des plaisanteries d’un si bon goût à des esprits délicats. On a vu, dans la note iiie, que Milton a placé aussi un grand escalier de diamant à la porte du ciel : c’est de là que Satan jette un premier regard sur la création nouvelle. On convient que c’est un des plus beaux morceaux de son poëme. Ainsi les Prières boiteuses doivent être aussi bien fatiguées, quand elles entrent dans le Paradis de Milton. Il est triste de voir la critique descendre si bas. Au reste, j’ai coupé court à ces ignobles bouffonneries, en retranchant deux lignes qui ne faisoient pas beauté.


21e. — page 47.

Il est assis à une table mystique : vingt-quatre vieillards, etc.

Personne n’ignore que cette table et ces vieillards se trouvent dans l’Apocalypse. Veut-on avoir une idée juste du choix que j’ai fait des matériaux ? qu’on lise le même passage dans saint Jean. On y verra des cheveux de laine blanche, une mer de verre très-clair, des animaux étrangers, etc. Une critique impartiale m’eût loué de ce que j’ai omis, en observant que je n’ai pas employé un seul trait qui ne soit approuvé par le goût. Franchement je suis humilié d’avoir si souvent et si pleinement raison.


22e. — page 47.

Près de lui est son char vivant.

« Totum corpus oculis plenum in circuitu ipsarum (rotarum) quatuor… spiritus vitæ erat in rotis » (Ezech., cap. i, v. 18, 20). « Species autem rotarum erat quasi visio lapidis chrysolithi » (cap. x).

Milton a décrit le char du Messie d’après cette autorité.