Page:Chateaubriand - Œuvres complètes, éd. Garnier, 1861, tome 4.djvu/390

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des champs Élysées ; l’autre, avec le beau morceau de Télémaque sur la lumière qui nourrit les ombres heureuses. Il falloit ne point ressembler à ces deux modèles, et trouver quelque chose de nouveau dans un sujet épuisé. Au reste, je ne m’écarte point des autorités sacrées : on va le voir.


11e. — page 44.

Aucun astre ne paroît sur l’horizon resplendissant.

« Et civitas non eget sole, neque luna, ut luceant in ea ; nam claritas Dei illuminavit eam. » (Apocal., c. xxi, 23.)


12e. — page 44.

C’est dans les parvis de la cité sainte.

Ici commence le morceau sur les fonctions des anges et le bonheur des élus, que plusieurs critiques regardent comme ce que j’ai écrit de moins faible jusque ici.

Quant aux fonctions des anges, je n’ai plus rien à ajouter à l’explication que j’ai donnée de cette admirable doctrine. Observons seulement que sur l’office des anges auprès des plantes, des moissons, des arbres, etc., on a l’opinion formelle d’Origène. (Cont. Cels., lib. VIII, p. 398-9.) Quant au bonheur des élus, mon imagination étoit plus à l’aise, et j’ai pu, sans blesser la religion, me livrer davantage à mes propres idées : encore va-t-on voir que je me tiens dans les justes bornes des autorités.


13e. — page 44.

Nés du souffle de Dieu, à différentes époques.

Plusieurs Pères ont cru que les anges n’ont pas tous été créés à la fois, et j’ai suivi cette opinion : elle est conforme à la puissance de Dieu, toujours en action. Selon saint Jean Damascène, il y a plusieurs sentiments sur le temps de la création des anges. (De Fide, lib. ii, cap. iii.) Saint Grégoire de Nysse croit que les anges se sont multipliés ou ont été multipliés par Dieu. (De Hominis opificio, p. 90-94, tom. I.)


14e. — page 45.

Le souverain bien des élus.

Je me suis demandé quel seroit le suprême bonheur s’il étoit en notre puissance. Il m’a semblé qu’il se trouveroit dans la vertu, l’héroïsme, le génie, l’amitié noble et l’amour chaste, tout cela uni et prolongé sans fin. Je