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vinces ou de villes de provinces, dans lesquelles elles adherent & jurent de se conformer aux décrets de l’assemblée nationale, & de les défendre jusqu’à la derniere goutte de leur sang. Les faux freres ne les entendent jamais lire sans pâlir, & les bons patriotes, sans tressaillir. Notre bonheur veut que les faux frères pâlissent souvent, ce qui leur est plus aisé que de rougir.

ADJOINT : Voyez Notables.

ADRESSE : on nous dit dans un dictionnaire raisonné, & très-longuement raisonné, qu’adresse est un mot anglois, ce qui est aussi vrai que le mot veto (sur lequel je viendrai,) est polonois, ainsi que l’assure le raisonneur que je viens de citer[1].

Adresse : depuis que nous avons une assemblée nationale, signifie mémoire adressé, dirigé à nosseigneurs les représentans de la nation ; les Anglois, qui ont emprunté ce mot de notre langue, s’en servent pour signifier un mémoire au roi.

AGIO, AGIOTAGE, AGIOTEUR : l’agio, dont nous ne connoissions guere que le nom, est ce qu’on appelle en beau le commerce qu’on fait sur la hausse & la baisse des effets royaux ou publics, « Agio-

  1. Voyez Dictionnaire raisonné de plusieurs mots qui sont dans la bouche de tout le monde, & ne présentent pas des idées bien nettes, tels que Roi, Loi, Liberté, Parlement, &c. Par M… au Palais-Royal, 1790.