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Démonstration. — La réunion de tous les nombres ε de la deuxième classe, rangés par ordre de grandeur, forme un ensemble bien ordonné (th. C, § 16) :

(4) ε0, ε1, ε2, …, εν, …, εω, εω + 1, …, εα′, …

dont la loi de formation est exprimée par les théorèmes D et E.

Si l’indice α′ ne parcourait pas tous les nombres de la deuxième classe, il y aurait un nombre α qui serait le plus petit de tous les nombres qu’il n’atteint pas. Mais ceci contredit le théorème D, si α est de la première espèce et le théorème E, si α est de la deuxième espèce ; α′ prend donc toutes les valeurs du nombre de la deuxième classe.

Si nous désignons par Ω le type de la deuxième classe, le type de (4) est

ω + Ω = ω + ω2 + (Ω − ω2) ;

puis comme ω + ω2 = ω2

ω + Ω = Ω.

L’on en déduit

ω + Ω = Ω = ℵ1.

G. Si ε est un nombre ε quelconque, et α un nombre arbitraire de la première ou de la deuxième classe, qui est plus petit que ε

α < ε

ε vérifie les trois équations

α + ε = ε,  αε = ε,  αε = ε.

Démonstration. — Si α0 est le degré de α, on a α0 ≤ α < ε. Mais le degré de ε = ωε est ε ; le degré de α est donc plus petit que le degré de ε. Il en résulte donc, d’après le théorème D, § 19,

α + ε = ε,

et par suite aussi

α0 + ε = ε.