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et nous reconnaissons que φ(ξ) vérifie les quatre conditions suivantes :

1o  φ(0) = γα ;

2o  Si ξ′ < ξ″, on a φ(ξ′) < φ(ξ″) ;

3o  Pour chaque valeur de ξ, φ(ξ + 1) = φ(ξ)γ ;

4o  Si {ξν} est une série fondamentale telle que lim. ξν = ξ, on a :

φ(ξ) = lim. φ(ξν).

Le théorème C, où l’on fait δ = γα, nous donne alors :

φ(ξ) = γαγξ.

et en posant ξ = β

γα + β = γαγβ.

E. Si α et β sont deux nombres arbitraires de la première et de la deuxième classe, y compris 0, on a :

γαβ = (γα)β.

Démonstration. — Considérons la fonction ψ(ξ) = γαξ et remarquons que, d’après (24), § 14, on a toujours lim. αξν = α lim. ξν ; nous pouvons alors, en vertu du théorème D, affirmer ce qui suit :

1o  ψ(0) = 1 ;

2o  Si ξ′ < ξ″, on a ψ(ξ′) < ψ(ξ″) ;

3o  Pour chaque valeur de ξ, ψ(ξ + 1) = ψ(ξ)γ ;

4o  Si {ξν} est une série fondamentale définissant lim. ξν = ξ, {ψ(ξν)} en est une aussi et

ψ(ξ) = lim. ψ(ξν).

On a donc, d’après le théorème C, où l’on remplace δ par 1 et γ par γα :

ψ(ξ) = (γα)ξ. —

La comparaison de γξ et de ξ nous donne le théorème suivant :

F. Si γ est > 1, on a, pour toutes les valeurs de ξ,

γξ ≥ ξ.