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de cette espèce peut se ramener à la forme suivante, et cela d’une seule manière

(1) φ = ωμν0 + ωμ − 1ν1 + … + νμ,

où μ, ν0 sont finis et différents de zéro, ν1, ν2, …, νμ pouvant être nuls.

Ceci repose sur ce fait que

(2) ωμ′ν′ + ωμν = ωμν

si

μ′ < μ  ν > 0etν′ > 0 ;

car, d’après (8), § 14,

ωμ′ν′ + ωμν = ωμ′(ν′ + ωμ − μ′ν)

et

ν′ + ωμ − μ′ν = ωμ − μ′ν.

Donc, dans un agrégat de la forme

… + ωμ′ν′ + ωμν + …

on peut négliger tous les termes qui sont suivis, en allant vers la droite, de termes de degrés supérieurs en ω. Ce procédé peut être suivi jusqu’à ce qu’on arrive à la forme donnée en (1). Remarquons encore que

(3) ωμν + ωμν′ = ωμ(ν + ν′).

Comparons maintenant le nombre φ avec un nombre ψ de la même espèce

(4) ψ = ωλρ0 + ωλ − 1ρ1 + … + ρλ.

Si μ et λ sont différents et par exemple μ < λ, nous avons, d’après (2),

φ + ψ = ψ

et par suite

φ < ψ.