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tion II lorsqu’on choisit pour F′ l’élément unique f. De plus, s’il existe dans F une suite infinie d’éléments échelonnés

e′ ≺ e″ ≺ e‴ … e(ν)e(ν + 1)

telle qu’il y ait dans F des éléments de rang supérieur à celui de tous les e(ν) et si l’on prend pour F′ l’ensemble {e(ν)}, la condition II affirme l’existence d’un élément f′ possédant les deux propriétés suivantes : 1o  f′ ≻ e(ν) pour toutes les valeurs de ν ; 2o  il n’y a dans F aucun élément g tel que l’on ait à la fois

gf  ge(ν)

pour toutes les valeurs de ν.

Par exemple, les trois ensembles

(a1, a2, …, aν, …)
(a1, a2, …, aν, …, b1, b2, …, bμ, …)
(a1, a2, …, aν, …, b1, b2, …, bμ, …, c1, c2, c3),

aνaν + 1bμbμ + 1c1c2c3

sont bien ordonnés. Les deux premiers n’ont pas d’élément supérieur, le troisième a l’élément supérieur c3 ; dans le deuxième et le troisième, l’élément b1 vient immédiatement après tous les aν ; dans le troisième, l’élément c1 vient immédiatement après tous les aν et bμ.

Dans la suite, nous étendrons à des groupes d’éléments la signification des signes ≺ et ≻, introduits au § 7 pour marquer la position relative de deux éléments ; ainsi les formules

M ≺ N
M ≻ N

exprimeront respectivement que, dans un ordre de succession donné, tous les éléments de l’ensemble M ont des rangs inférieurs ou supérieurs à ceux des éléments de l’ensemble N.


A. Toute partie F1 d’un ensemble bien ordonné F a un élément initial.