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une série fondamentale {rκν} qui lui est liée et qui est contenue dans R. À cette dernière série correspond une série fondamentale {sλν} de S et de M qui, en vertu de 1o, est limitée par un élément m0 de M qui n’appartient pas à S (F, § 10). Cet élément m0 de M (qui reste le même lorsqu’on remplace les séries fondamentales {xν} et {rκν} par une autre quelconque de limite x0 [E, C, D, § 10]) sera l’image de x0. Inversement, on fait correspondre à tout élément m0 de M qui n’appartient pas à S, un élément bien déterminé x0 de X qui n’appartient pas à R et dont m0 est l’image.

De cette manière, on établit entre X et M une correspondance biuniforme dont il faut montrer qu’elle est une application des deux ensembles.

Cela est immédiat pour les éléments de X et de M qui appartiennent respectivement aux ensembles R et S.

Comparons maintenant un élément r de R à un élément x0 de X qui n’appartient pas à R ; soient s et m0 les éléments correspondants de M.

Si r < x0 il y a une série fondamentale ascendante {rκν} qui est limitée par x0 et il existe un certain nombre ν0 tel que

r < rκν, pour ν ≥ ν0.

L’image de {rκν} dans M est une série fondamentale ascendante {sλν} qui est limitée dans M par m0 et l’on a (§ 10) : 1o sλνm0, pour toute valeur de ν ; 2o ssλν pour ν ≥ ν0 ; donc (§ 7) sm0.

Si r > x0, on trouve de même sm0.

Si nous considérons enfin deux éléments x0 et x0 de X qui n’appartiennent pas à R, et les deux éléments correspondants de M, m0 et m0, on montre par des considérations analogues que lorsque x0 < x0, on a aussi m0m0.

La démonstration de la similitude de X et de M est donc faite et l’on a :

M = θ.

Halle, mars 1895.