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NOTES.

premier de ces moyens que le Lalita vistara énumère ailleurs[1] est dânam, « l’aumône ou « la bienfaisance. » Le second est priyavatchanam, « un langage agréable ; » cette qualité n’a pas plus besoin d’explication que la précédente. Le Vocabulaire pentaglotte, qui reproduit également l’énumération de ces termes sous la section XVII, a ici priyavâditâ, littéralement « la qualité d’avoir un langage agréable. » Le troisième élément est arthakriyâ, littéralement « l’exécution de l’avantage, du bien, » c’est-à-dire l’exécution de ce qui doit servir au bien des créatures ; le Vocabulaire pentaglotte a ici arthatcharyâ, « la pratique du bien, » ce qu’il faut sans aucun doute entendre dans le même sens que arthakriyâ. Le quatrième élément est samânârthatâ, « la qualité d’avoir un bien commun, » ou selon la version tibétaine, la communauté des biens. Ce mérite ne doit pas être entendu des biens temporels, mais, d’une manière beaucoup plus générale, du bien ou de l’avantage des êtres que le Buddha se donne la mission de sauver. Or il y a entre lui et les créatures communauté de biens ou d’avantages, puisque c’est à la délivrance déjà obtenue par lui-même qu’il cherche à les conduire. Il résulte de ce qui précède que les mérites compris sous le titre commun d’éléments de la bienveillance sont des qualités accessoires d’un Buddha, qualités qui résument brièvement l’ensemble de ses rapports extérieurs avec les êtres.

Les dix-huit conditions d’un Buddha dites homogènes.] Voyez ci-dessus, chap. iii, f. 87 a, p. 362, le renvoi au no IX de l’Appendice, et lisez, « dites indépendantes. »

L’univers nommé Dêvasôppâna.] Les deux manuscrits de M. Hodgson lisent plus correctement Dêvasôpâna, ce qui veut dire « escalier des Dêvas. » Cette idée d’un escalier à l’aide duquel on monte aux cieux, se présente, comme on sait, dans la vie même de Çâkyamuni[2].

f. 140 b. Soixante fois cent Yôdjanas de hauteur.] Les deux manuscrits de M. Hodgson lisent « soixante Yôdjanas, » ce qui est déjà suffisamment merveilleux.

f. 142 a. Ceux de ces Bôdhisattvas qui avaient été anciennement des Çrâvakas.] Ceci est peut-être inexact ; il faut lire, « ceux de ces Bôdhisattvas qui avaient à leur tête des Çrâvakas ; » c’est du moins ce sens qui me paraît le mieux convenir à cette expression du texte, yé çrâvakapûrva bôdhisativâḥ.

f. 142 b. Elle a saisi et les lettres et le sens des discours des Tathâgatas.] Le texte se sert de l’expression tathâgata bhâchita vyañdjanârthôdgrahaṇa ; si l’on n’admet pas la légitimité du sens de lettre que j’ai essayé d’attribuer au mot vyañdjana, ci-dessus, chap. i, f. 11 a, p. 330, on traduira, « elle a saisi les caractères et le sens, etc. »

Douée de la perfection d’une beauté souverainement aimable.] Le texte se sert ici de l’expression paramayâ çubhavarṇapuchkalatayâ samanvâgatâ, qui se retrouve presque mot pour mot dans les livres des Buddhistes du Sud. J’en rencontre un exemple dans le Sônadaṇḍa

  1. Lalita vistara, chap. v, init. f. 25 a du man. A, et f. 28 a du man. B.
  2. Foe koue ki, p. 124.