Page:Burnouf - Lotus de la bonne loi.djvu/405

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
384
NOTES.

CHAPITRE VI.

f. 79 b.Je vais vous témoigner mon affection.] Lisez, « Je vais vous parler, ô Religieux, » et voyez une note sur cette expression, ci-dessus, chap. iii, f. 38 a, p. 362.

L’univers nommé Âvabhâsa.] Il faut lire, Avabhâsa prâpta.

f. 80 a.D’aspérités.] Le texte se sert ici d’un mot que je ne trouve pas dans nos dictionnaires, c’est celui de kaṭhalyam, suivant le manuscrit de la Société asiatique, et de kaṭhallam, suivant les deux manuscrits de M. Hodgson. Je l’ai traduit comme si c’était un dérivé de kaṭhara, « rude, dur. » Ce terme se trouve également dans le Lalita vistara, au commencement du chap. V, où mon manuscrit l’écrit kaṭhalya[1] ; M. Foucaux traduit ce mot par sable, d’après le tibétain. Je préfère maintenant cette interprétation à celle que j’avais admise, quoique je ne puisse pas déterminer encore avec précision la nuance qui distingue ce mot de celui de vâlukâ (ou bâlukâ), qui dans les livres sanscrits, comme dans les livres pâlis des Buddhistes, désigne le plus souvent le sable. Quoi qu’il en puisse être, la leçon des deux manuscrits de M. Hodgson est une véritable forme pâlie. Ce n’est cependant pas tout à fait avec cette orthographe que ce terme se rencontre dans les livres du Sud : je le trouve en effet vers la fin du Sâmañña phala sutta dont j’ai donné une traduction au no II de l’Appendice : mon manuscrit porte sakkhara kaṭhalam, « le gravier et le « sable[2]. » On en verra encore un autre exemple dans des vers pâlis cités sous le no VIII de l’Appendice, à l’occasion du trente-deuxième et dernier des signes caractéristiques d’un grand homme. C’est ce terme même que M. R. Rost a proposé, à tort selon moi, de changer comme fautif dans une citation qu’il a faite du Manusâra que possède le British Museum : le manuscrit porte vâlukam̃ kaṭhalag̃kâram̃, que M. Rost propose de lire vâlukatthalam âg̃gâram, « un tas de sable, des charbons ; » la correction d’ag̃kâram en ag̃gâram est nécessaire et justifiée par la confusion possible des lettres ka et ga dans l’écriture barmane ; mais il n’est pas besoin de changer vâlukam̃ kaṭhâla, si l’on admet, comme cela semble nécessaire l’authenticité du mot kaṭhala[3].

D’ordures et de taches.] J’ai traduit ainsi le mot difficile apagata gûthôdillam̃, dont la première partie gûtha est seule connue, du moins d’après le Dictionnaire de Wilson. Quant à la seconde partie, comme elle a une apparence prâkrite, puisque le double l, lla, résulte ainsi

  1. Lalita vistara, f. 26 a de mon man. A.
  2. R. Rost, dans Weber, Indische Studien, t. I, p. 318 et 319.
  3. Sâmañña phala sutta, dans Dîgh. nik. f. 55 a.