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NOTES.

un autre endroit on lit cette invocation au Buddha : « Ô Fo, vous égalisez ou identifiez toutes choses ; n’admettant aucune différence entre elles, vous rendez également heureux les hommes et les habitants des cieux[1]. « Si c’était là le sens qu’on dût attribuer à tulya dans la phrase qui nous occupe, l’épithète de tulya, « égal, » appliquée aux lois serait une qualification absolue et non relative à la situation de celui qui parle.

f. 36 b.St. 4. Semblables à moi.] Le texte se sert du mot tulya, à l’explication duquel est consacrée la note précédente.

St. 5 et 6. Les trente-deux signes de beauté… et les signes secondaires.] Voyez sur ces caractères d’un Buddha une note étendue à l’Appendice, no VIII.

f. 37 a.St. 6. Les lois homogènes au nombre de dix-huit.] Lisez, « les lois indépendantes. » Le terme dont se sert le texte est âvêṇika, sur lequel on trouvera une note à l’Appendice, sous le no IX.

St. 10. Dans la pure essence de l’état de Bôdhi.] Lisez, « sur le trône de la Bôdhi. »

f. 38 a.Je vais te témoigner mon affection.] J’avais cru pouvoir traduire ainsi l’expression du texte ârôlchayâmi tê, que la version tibétaine rend par ces mots : khyod mos-par-byaho, « tu auras une attention respectueuse, ou de l’inclination. » Je pensais qu’un des emplois les plus ordinaires du sanscrit rutch (yadi tê rôtchatê, « si cela te plaît ») m’autorisait à traduire littéralement la phrase ârôtchayâmi tê par « je fais quelque chose qui te plaise, » et tropiquement, « je te témoigne mon affection. » Mais depuis l’impression de ma traduction je me suis convaincu que la forme causale du radical rutch avait encore moins conservé de sa valeur primitive que je ne le croyais, et qu’elle signifiait simplement dans le sanscrit buddhique, « j’annonce, je déclare. » J’ai rencontré de très-nombreuses preuves de ce fait en traduisant sur le texte du Divya avadâna l’histoire de Pûrṇa que j’ai publiée dans mon Introduction à l’histoire du Buddhisme indien[2] ; et ces preuves se sont trouvées confirmées par la version tibétaine, qui au lieu d’employer dans le cours du Hdul-va-gji l’interprétation que je citais en commençant, se sert simplement d’un verbe comme smras, « dire. » J’ajoute enfin que les textes pâlis emploient également ce terme dans le sens d’annoncer, faire connaître, comme on peut s’en convaincre par les deux passages suivants, sabbam̃ brâhmaṇassa pôhkliarasâdissa ârôtchêsi, « il annonça le tout au Brahmane « Pôkkharasâdi[3] ; » Bhagavatô kâlam ârôtchêsi, « il fit connaître à Bhagavat que le temps était venu[4]. » Je m’aperçois que Spiegel avait déjà fait cette remarque en ce qui touche le pâli, et l’avait appuyée d’un certain nombre de passages empruntés au Mahâwanso de

  1. Recherches sur la religion de Fo, dans Journ. as. t. VII, p. 172.
  2. Introd. à l’hist. du Buddh. indien t. I, de la p. 235 à la p. 275.
  3. Ambattha sutta, dans Dîgh. nik. f. 27 b et 28 a.
  4. Sônadanda sutta, dans Dîgh. nik. f. 32 a ; Lôhitchtcha sutta, ibid. f. 59 a ; Mahâparinibbâna sutta, ibid. f. 85 a.