SOMMAIRE
CINQUANTE ANNÉES DE COLONISATION EN NOUVELLE-CALÉDONIE
Il y a eu, le 24 septembre dernier, cinquante ans que la Nouvelle-Calédonie fait partie de notre domaine d’outre-mer. C’est en effet le 24 septembre 1853 que l’amiral Febvrier-Despointes y arbora pour la première fois notre pavillon. Nouméa a fêté cet anniversaire. Des réjouissances publiques ont témoigné du loyalisme de la population à l’égard de la mère-patrie. Celle-ci ne doit pas laisser passer cette date sans accorder un souvenir à cette possession lointaine. Cet anniversaire, au reste, arrive en un moment où la Nouvelle-Calédonie a besoin de toute l’attention de la métropole. L’homme, qui depuis dix ans assumait la tâche de son gouvernement, vient de mourir et son œuvre est ardemment discutée. Tout le problème de la colonisation de l’île se pose à nouveau. Dans ces conditions, rien ne saurait être plus utile que de jeter un regard en arrière et de repasser à grands traits ce que, durant cinquante ans, nous avons fait dans un pays où le sol et le climat nous facilitaient la besogne. De cet examen pourront ressortir quelques conclusions utiles à la Nouvelle-Calédonie et par delà cette colonie à la colonisation française.
L’occupation de la Nouvelle-Calédonie par la France fut représentée par quelques-uns de nos adversaires comme due en partie au développement des colonies australiennes, à la jalousie et au désir d’arrêter l’expansion des Anglais dans ces contrées. En réalité, on s’y établit pour protéger les missionnaires maristes qui s’y trouvaient depuis 1843 et que les Canaques molestaient, et aussi pour assurer à notre marine militaire un point d’appui dans le Pacifique. Bien que la Nou-