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Troisième Année.No 30.
Septembre 1903.
BULLETIN DU COMITÉ
DE
L’ASIE FRANÇAISE
PUBLIÉ MENSUELLEMENT
Sous la direction de M. Robert de Caix de Saint-Aymour
Adresser toutes les communications relatives à la rédaction au Bulletin du Comité de l’Asie Française,
Paris – 19, rue Bonaparte, 19 – Paris

SOMMAIRE




Cinquante années de colonisation en Nouvelle-Calédonie, par Édouard Payen 
 357
Mandchourie et Corée, par Robert de Caix 
 362
L’Angleterre, l’Inde et l’Afghanistan (suite), par Charles Mourey 
 367
La situation en Syrie et l’intervention américaine, par Jean Imbart de la Tour 
 373
Marine japonaise, par O’Cabé 
 375
L’Éducation européenne des Asiatiques (suite), par Maurice Courant 
 380
Asie Française : Commerce de l’Indo-Chine en 1902. — Les concours agricoles au Tonkin. — L’enseignement dans les territoires militaires. — La situation de la Cochinchine. — La récolte du poivre dans la province de Hatien (Cochinchine). — Le tramway de Quang-tchéou à Moui-lok 
 383
Chine : L’affaire du « Sou-pao ». — Au Seu-tchouan. — Un emprunt allemand au Kouang-si. — L’administration chinoise. — Un ministère du commerce. — Richesses minières du Chang-toung. — Le rayonnement commercial de Kiao-tchéou. — Les relations du Thibet avec l’Inde et la Russie 
 391
Corée : L’éclairage des côtes 
 395
Japon : Situation économique. — La flotte 
 396
Asie Russe : Le renforcement de l’escadre russe d’Extrême-Orient. — À Vladivostok. — Le service postal par le Transsibérien. — Le mouvement des marchandises sur la ligne de l’Oussouri. — M. Groum-Grjimailo. — La récolte du coton en 1902. — Les transports sur le Transcaspien en 1902. — Un voyage d’exploration dans l’Asie centrale 
 396
Arabie : L’hinterland d’Aden 
 401
Perse : La Russie et la Perse. — Le commerce dans le golfe Persique 
 401
Asie Anglaise : Le commerce de l’Inde en 1902-1903 
 402
Nominations officielles 
 403
CARTES
Carte de la Nouvelle-Calédonie 
 359


CINQUANTE ANNÉES DE COLONISATION EN NOUVELLE-CALÉDONIE


Il y a eu, le 24 septembre dernier, cinquante ans que la Nouvelle-Calédonie fait partie de notre domaine d’outre-mer. C’est en effet le 24 septembre 1853 que l’amiral Febvrier-Despointes y arbora pour la première fois notre pavillon. Nouméa a fêté cet anniversaire. Des réjouissances publiques ont témoigné du loyalisme de la population à l’égard de la mère-patrie. Celle-ci ne doit pas laisser passer cette date sans accorder un souvenir à cette possession lointaine. Cet anniversaire, au reste, arrive en un moment où la Nouvelle-Calédonie a besoin de toute l’attention de la métropole. L’homme, qui depuis dix ans assumait la tâche de son gouvernement, vient de mourir et son œuvre est ardemment discutée. Tout le problème de la colonisation de l’île se pose à nouveau. Dans ces conditions, rien ne saurait être plus utile que de jeter un regard en arrière et de repasser à grands traits ce que, durant cinquante ans, nous avons fait dans un pays où le sol et le climat nous facilitaient la besogne. De cet examen pourront ressortir quelques conclusions utiles à la Nouvelle-Calédonie et par delà cette colonie à la colonisation française.

L’occupation de la Nouvelle-Calédonie par la France fut représentée par quelques-uns de nos adversaires comme due en partie au développement des colonies australiennes, à la jalousie et au désir d’arrêter l’expansion des Anglais dans ces contrées. En réalité, on s’y établit pour protéger les missionnaires maristes qui s’y trouvaient depuis 1843 et que les Canaques molestaient, et aussi pour assurer à notre marine militaire un point d’appui dans le Pacifique. Bien que la Nou-