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THÉORIE DE LA TERRE.

respondants des montagnes[1]. Les volcans ont aussi formé des cavernes et des excavations souterraines qu’il est aisé de distinguer de celles qui ont été formées par les eaux, qui, ayant entraîné de l’intérieur des montagnes les sables et les autres matières divisées, n’ont laissé que les pierres et les rochers qui contenoient ces sables, et ont ainsi formé les cavernes que l’on remarque dans les lieux élevés, car celles qu’on trouve dans les plaines ne sont ordinairement que des carrières anciennes ou des mines de sel et d’autres minéraux, comme la carrière de Maestricht et les mines de Pologne, etc., qui sont dans des plaines. Mais les cavernes naturelles appartiennent aux montagnes, et elles reçoivent les eaux du sommet et des environs, qui y tombent comme dans des réservoirs, d’où elles coulent ensuite sur la surface de la terre lorsqu’elles trouvent une issue. C’est à ces cavités que l’on doit attribuer l’origine des fontaines abondantes et des grosses sources ; et lorsqu’une caverne s’affaisse et se comble, il s’ensuit ordinairement[2] une inondation.

On voit par tout ce que nous venons de dire, combien les feux souterrains contribuent à changer la surface et l’intérieur du globe. Cette cause est assez puissante pour produire d’aussi grands effets : mais on ne croiroit pas que les vents pussent[3] causer des altérations sensibles sur la terre ; la mer paroît être leur empire, et après le flux et le reflux, rien n’agit avec plus de puissance sur cet élément ; même le flux et le

  1. Voyez les Preuves, art. XVII.
  2. Voyez Trans. phil. ab., vol. II, page 322.
  3. Voyez les Preuves, art. XV.