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II. — Le mainate de Bontius[1] avait le plumage bleu de plusieurs teintes, et par conséquent un peu différent du plumage du nôtre, qui est noir avec des reflets bleus, verts, violets, etc. : une autre différence très remarquable, c’est que ce fond bleu était semé de mouchetures semblables à celles de l’étourneau, quant à leur forme et à leur distribution, mais non quant à la couleur, car Bontius ajoute qu’elles sont d’un gris cendré.

III. — Le petit mainate de M. Edwards[2] avait sur les ailes la tache blanche de celui de M. Brisson ; mais ce qui le différencie d’une manière assez marquée, c’est que ses deux crêtes, s’unissant derrière l’occiput, lui formaient une demi-couronne qui embrassait le derrière de la tête d’un œil à l’autre. M. Edwards en a disséqué un qui se trouva femelle ; il laisse à décider si, malgré la disproportion de la taille, on doit le regarder comme la femelle du suivant.

IV. — Le grand mainate de M. Edwards[3] a la même conformation de crête que son petit mainate, dont il ne diffère que par la taille et par de très légères variétés de couleurs. Il est à peu près de la grosseur du geai, par conséquent double du précédent, et le jaune du bec et des pieds est franc sans aucune teinte de rougeâtre. On ne dit pas que la crête de tous ces mainates soit sujette à changer de couleur, selon les différentes saisons de l’année et selon les différents mouvements dont ils sont agités.


LE GOULIN[4]

Il y a au Cabinet du Roi deux individus de cette espèce : tous deux ont le dessus du corps d’un gris clair argenté, la queue et les ailes plus rembrunies, les yeux environnés d’une peau absolument nue, formant un ovale

  1. Hist. nat. Indiæ or., p. 67.
  2. Pl. xvii.
  3. Ibidem.
  4. C’est le merle chauve des Philippines de M. Brisson, t. II, p. 280, et sa trente-sixième grive. M. Brisson dit qu’il s’appelle coulin aux Philippines ; comme il ne cite point d’autorités, j’ai cru devoir déférer à celle de Joseph-George Camel, qui a donné ses observations sur les oiseaux des Philippines dans les Transactions philosophiques, no 285. Il dit que le goulin est connu dans ces îles sous les noms d’iting, ou d’illing et de tabaduru : il ajoute que c’est une espèce de palalaca, et son palalaca est un grand pic. Il peut se tromper dans cette dernière assertion, mais on ne peut guère douter que son gulin ou goulin ne soit le même oiseau dont il s’agit ici. Voici la description qu’il en donne : « il est de la grosseur de l’étourneau ; il a le bec, les ailes, la queue et les pieds noirs, le reste est comme argenté ; la tête est nue à l’exception d’une ligne de plumes noires qui court sur son sommet ; c’est un oiseau chanteur et qui babille beaucoup. » Il ne faut pas confondre avec ce merle chauve l’oiseau que quelques-uns ont nommé merle chauve de Cayenne, et qui est notre colnud. Voyez, p. 578 du Ve volume.