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pennes de la queue, des pennes des ailes et des grandes couvertures de celles-ci, sont brunes, bordées de blanc ou de blanchâtre ; le bec et les pieds sont gris-bruns.

Cet oiseau n’est guère plus gros qu’une fauvette : sa longueur totale est de six pouces, son vol de huit trois quarts, sa queue de deux, son bec de neuf lignes, son pied de même longueur ; ses ailes, dans leur repos, vont plus loin que la moitié de la queue, et celle-ci est composée de douze pennes égales.

On doit regarder le merle olive de Cayenne, représenté dans nos planches enluminées, no 558, comme une variété de celui-ci, dont il ne diffère qu’en ce que le dessus du corps est d’un vert plus brun et le dessous d’un gris plus clair ; les pieds sont aussi plus noirâtres[1].

XLI.Le merle olivâtre de Barbarie[NdÉ 1].

M. le chevalier Bruce a vu en Barbarie un merle plus gros que la draine, qui avait tout le dessus du corps d’un jaune olivâtre, les petites couvertures des ailes de la même couleur avec une teinte de brun, les grandes couvertures et les pennes noires, les pennes de la queue noirâtres, terminées de jaune et toutes de longueur égale ; le dessous du corps d’un blanc sale, le bec brun-rougeâtre, les pieds courts et plombés ; les ailes, dans leur état de repos n’allaient qu’à la moitié de la queue. Ce merle a beaucoup de rapport avec la grive bassette de Barbarie dont il a été question ci-dessus[2] ; mais il n’a point, comme elle, de grivelures sur la poitrine ; et d’ailleurs on peut s’assurer, en comparant les descriptions, qu’il en diffère assez pour que l’on doive regarder ces deux oiseaux comme appartenant à deux espèces distinctes.

XLII.Le moloxita ou la religieuse d’Abyssinie[NdÉ 2].

Non seulement cet oiseau a la figure et la grosseur du merle, mais il est, comme lui, un habitant des bois et vit de baies et de fruits ; son instinct, ou peut-être son expérience, le porte à se tenir sur les arbres qui sont au bord

  1. Au moment où l’on finit d’imprimer cet article des merles, un illustre Anglais (M. le chevalier Bruce) a la bonté de me communiquer les figures peintes d’après nature de plusieurs oiseaux d’Afrique, parmi lesquels sont quatre nouvelles espèces de merles. Je ne perds pas un instant pour donner au public la description de ces espèces nouvelles, et j’y joins ce que M. le chevalier Bruce a bien voulu m’apprendre de leurs habitudes, en attendant que des affaires plus importantes permettent à ce célèbre voyageur de publier le corps immense de ses belles observations sur toutes les parties des sciences et des arts.
  2. Page 24 de ce volume. J’aurais placé ce merle olivâtre à la suite de la grive bassette, si je l’eusse connu assez tôt.
  1. Turdus (Merula) tripolitanus Lath. [Note de Wikisource : voyez la note à l’article de la grive bassette de Barbarie].
  2. Turdus (Merula) monaca Lath. [Note de Wikisource : actuellement Oriolus monacha Gmelin, vulgairement loriot moine ; c’est un oriolidé].