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II.L’ortolan de neige à collier[1].

Il a la tête, la gorge et le cou blancs ; deux espèces de colliers au bas du cou : le supérieur de couleur plombée, l’inférieur de couleur bleue, tous deux séparés par la couleur du fond, qui forme une espèce de collier blanc intermédiaire ; les plumes des ailes blanches, teintées de jaune verdâtre et entremêlées de quelques plumes noires ; les huit pennes du milieu de la queue et les deux extérieures blanches, les deux autres noires ; tout le reste du plumage d’un brun rougeâtre, tacheté d’un jaune verdâtre ; le bec rouge bordé de cendré ; l’iris blanc et les pieds couleur de chair. Cet oiseau a été pris dans la province d’Essex, et ce n’est qu’après un très long temps et beaucoup de tentatives inutiles qu’on est venu à bout de l’attirer dans le piège.

M. Kramer a remarqué que les ortolans, ainsi que les bruants, les pinsons et les bouvreuils, avaient les deux pièces du bec mobiles, et c’est par cette raison, dit-il, que ces oiseaux épluchent les graines et ne les avalent pas tout entières.


L’AGRIPENNE OU L’ORTOLAN DE RIZ[2]

Cet oiseau[NdÉ 1] est voyageur, et le motif de ses voyages est connu : on en voit au mois de septembre des troupes nombreuses, ou plutôt on les entend passer pendant la nuit, venant de l’île de Cuba, où le riz commence à durcir, et se rendant à la Caroline, où cette graine est encore tendre : ces troupes ne restent à la Caroline que trois semaines, et au bout de ce temps elles continuent leur route du côté du Nord, cherchant des graines moins dures ; elles vont ainsi de stations en stations jusqu’au Canada, et peut-être plus loin ; mais ce qui pourra surprendre, et qui n’est cependant pas sans exemple, c’est que ces volées ne sont composées que de femelles : on s’est assuré, dit-on, par la dissection d’un grand nombre d’individus, qu’il n’arrivait au mois de septembre que des femelles, au lieu qu’au commencement du prin-

  1. The pied-chaffinch ; le pinson-pie. Albin, t. II, p. 34, pl. 54. — Fringilla capite albo, weiss-koppff. Klein, Ordo av., p. 98, no X.
  2. The rice bird ; l’ortolan de la Caroline ou l’oiseau à riz. Catesby, t. Ier, pl. 14. « Emberiza Carolinensis, reissammer. Carolinscher fettammer. » Klein, Ordo avium, p. 92, no VI. — « Emberiza supernè ex nigro et rufescente varia, infernè nigra ; uropygio cinereo-olivaceo ; pennis scapularibus et tectricibus alarum minoribus sordidè albis ; rectricibus mucronatis, nigris, apice superiùs fuscis, subtils cinereis, oris exterioribus flavicantibus (Mas). — Emberiza rufescens ; rectricibus mucronatis (Fœmina)… » Hortulanus Carolinensis ; l’ortolan de la Caroline. Brisson, t. III, p. 282.
  1. Emberiza oryzivora L. [Note de Wikisource : actuellement Dolichonyx oryzivorus Linnæus, vulgairement goglu des prés ; ce n’est pas un Embérizidé, mais un Ictéridé (voyez la note à l’article des troupiales)].