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Il nous paraît, par cette courte description, que l’on pourrait rapporter cet oiseau plutôt au genre du bouvreuil qu’à celui du tangara[NdÉ 1].

4o L’oiseau plus petit que le chardonneret ou le quatoztli du Brésil, selon Seba[1] : il a la moitié de la tête ornée d’une crête blanche, le cou d’un rouge clair, et la poitrine d’une belle couleur pourpre ; les ailes d’un rouge foncé et pourpré ; le dos et la queue sont d’un noir jaunâtre, et le ventre d’un jaune clair ; le bec et les pieds sont jaunes. Seba ajoute que cet oiseau habite les montagnes de Tetzocano au Brésil[2].

Nous remarquerons d’abord que le nom quatoztli que Seba donne à cet oiseau n’est pas de la langue du Brésil, mais de celle du Mexique ; et, en second lieu, que les montagnes de Tetzocano sont au Mexique et non pas au Brésil : et il y a toute apparence que c’est par erreur que cet auteur l’a dit oiseau du Brésil.

Ensuite nous observerons que, tant par la description que par la figure donnée par Seba, cet oiseau pourrait se rapporter bien mieux au genre des manakins qu’à celui des tangaras ; et enfin nous avouerons que nous ne savons pas pourquoi M. Brisson l’a nommé tangara[3][NdÉ 2].

5o Le calatti de Seba[4], qui est à peu près de la grosseur d’une alouette, qui a une huppe noire sur la tête avec les côtés de la tête et la poitrine d’un beau bleu céleste ; le dos noir varié d’azur, les couvertures supérieures bleues avec une tache pourpre ; les pennes des ailes sont variées de vert, de bleu foncé et de noir ; le croupion est varié d’un bleu pâle et de vert, et le ventre est d’un blanc de neige ; sa queue est d’une belle forme : elle est brune sur sa longueur et rouge à l’extrémité.

Seba ajoute que cet oiseau, qui lui a été envoyé d’Amboine, est d’une figure très élégante (la planche qui le représente est fort mauvaise) ; il ajoute qu’il joint à la variété de son plumage un chant très agréable[5]. Cette courte indication doit suffire pour exclure le calatti du genre des tangaras, qui ne se trouvent qu’en Amérique, et non pas à Amboine ni dans aucun autre endroit des Indes orientales[NdÉ 3].

  1. Seba, t. Ier, p. 58. — « Tangara supernè fusco-nigricans, infernè dilutè flava ; syncipite albo ; collo inferiore dilutè rubro ; pectore et alis ex saturatè rubro purpurascentibus ; rectricibus fusco nigricantibus… Tangara Brasiliensis leucocephalos. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 35.
  2. Seba, t. 1er, p. 58.
  3. Ornithol., t. III, p. 35.
  4. Avis Amboinensis calatti dicta formosissima. Seba, t. Ier, p. 63 ; et pl. 38, fig. 6. — Emberiza Amboinensis. Klein, Avium, P. 92, no 7. — « Tangara supernè ex nigro et cyaneo varia, infernè nivea ; genis et pectore cyaneis ; uropygio dilutè cæruleo, viridi mixte ; rectricibus saturatè fuscis, apice dilutè rufo-griseis… Tangara Amboinensis cærulea. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 12.
  5. Seba, t. Ier, p. 63.
  1. Tanagra flava L. [Note de Wikisource : il s’agirait d’une variété du calliste passe-vert].
  2. Tanagra leucocephala L. [Note de Wikisource : espèce douteuse].
  3. Tanagra amboinensis L. [Note de Wikisource : espèce douteuse].