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la petite poche formée par la dilatation de l’œsophage avant son insertion dans le gésier ; ce gésier est musculeux comme dans tous les granivores, et l’on y trouve beaucoup de petits cailloux.

Le mâle a la poitrine et le sommet de la tête rouges, deux raies blanches transversales sur les ailes ; le reste de la tête et tout le dessus du corps mêlé de brun et de roux clair ; la gorge brune, le ventre et les couvertures inférieures de la queue et des ailes d’un blanc roussâtre ; leurs pennes brunes, bordées tout autour d’une couleur plus claire ; le bec jaunâtre, mais brun vers la pointe ; les pieds bruns. Les individus observés par Schwenckfeld avaient le dos cendré.

La femelle n’a du rouge que sur la tête, encore est-il moins vif. M. Linnæus le lui refuse tout à fait ; mais peut-être que la femelle qu’il a examinée avait été longtemps en cage.

Klein raconte qu’ayant électrisé au printemps un de ces oiseaux avec un chardonneret, sans leur causer d’incommodité apparente, ils moururent tous deux au mois d’octobre suivant, et tous deux la même nuit ; mais ce qui est à observer, c’est que tous deux avaient entièrement perdu leur rouge.

Longueur totale, cinq pouces et plus ; vol, huit pouces et demi ; bec, cinq à six lignes ; queue, deux pouces un quart ; elle est un peu fourchue, composée de douze pennes, et elle dépasse les ailes de plus d’un pouce.


LE TARIN[1][NdÉ 1]

De tous les granivores, le chardonneret est celui qui passe pour avoir le plus de rapport au tarin : tous deux ont le bec allongé, un peu grêle vers la pointe ; tous deux ont les mœurs douces, le naturel docile et les mouve-

  1. M. Brisson et d’autres, ont cru que le tarin de Belon n’était autre chose que le serin d’Italie : mais Belon lui-même compare ces deux oiseaux et fait remarquer leur différence. — « Tarin, carduelis virescens, capite et alis nigris, ligurinus seu spinus Jonstonii ; en catalan, llucaret. » Barrère, Ornithol., specimen. G. 31, sp. 2, p. 57. — « Fringilla remigibus medio luteis, primis quatuor immaculatis ; rectricibus duabus extimis, reliquisque apice albis. » Spinus ; Suecis, siska, groensiska. Linnæus, Fauna Suec., no 203. — « Fringilla remigibus medio luteis, primis quatuor immaculatis ; rectricibus basi flavis apice nigris. » Spinus, Linnæus. Syst. nat., édit. X, p. 181, g. 93, sp. 19. — The siskin, acanthis, etc., Gessneri. British zoology. Birds, p. 109. — « Spinus seu ligurinus, lucherino. » Ornithol. Ital., pl. 361. — « Carduelis supernè viridi olivacco flavescens, infernè candicans, luteo admixto ; pectore citrino ; vertice nigro (oris pennarum griseis in fœminâ) ; rectricibus lateralibus luteis, apice nigricantibus, extimâ, ultimâ medietate, exteriùs nigricante… » Ligurinus, le tarin. Brisson, t. III, p. 65. — Lucre, en Provence. En français, tarin, terin, selon quelques-uns, et même tirin.
  1. Fringilla spinus L. [Note de Wikisource : actuellement Spinus spinus Linnæus, vulgairement tarin des aulnes, du même genre que le chardonneret jaune ; voyez la note à cet article].