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la tête, les ailes et la queue conservaient la même couleur qu’en été ; le mâle étant mort trop tôt, on n’a pu suivre cette observation sur lui ; mais il est plus que vraisemblable qu’il aurait mué deux fois comme sa femelle, et comme les bengalis, les veuves, le ministre, et beaucoup d’autres espèces des pays chauds.

L’individu observé par M. Brisson avait le ventre, les flancs, les couvertures inférieures de la queue et des ailes du même jaune que le reste du corps ; les couvertures supérieures de la queue d’un gris blanc ; le bec, les pieds et les ongles blancs ; mais la plupart de ces différences peuvent venir des différents états où l’oiseau a été observé. M. Edwards l’a dessiné vivant ; il paraît aussi qu’il était plus grand que celui de M. Brisson.

Catesby nous apprend qu’il est fort rare à la Caroline, moins à la Virginie, et très commun à la Nouvelle-York : celui qui est représenté dans nos planches enluminées venait du Canada, où le P. Charlevoix a vu plus d’un individu de la même espèce[1].

Longueur totale, quatre pouces un tiers ; bec, cinq à six lignes ; tarse de même ; vol, sept pouces un quart ; queue, dix-huit lignes, composée de douze pennes égales, dépasse les ailes de six lignes.


LE SIZERIN[2]

M. Brisson appelle cet oiseau[NdÉ 1] petite linotte de vignes. Je ne lui conserve point le nom de linotte, parce qu’il me semble avoir plus de rapport avec le tarin, et que d’ailleurs son ramage est fort inférieur à celui de la linotte. Gessner dit qu’on lui a donné le nom de tschet-scherle, d’après son cri, qui est fort aigu ; il ajoute qu’il ne paraît guère que tous les cinq ou tous les sept ans[3], comme les jaseurs de Bohême, et qu’il arrive en très grandes

  1. Nouvelle-France, t. III, p. 156.
  2. « Fringilla remigibus, rectricibusque fuscis, margine obsoletè pallido, liturâ alarum albidâ. Linaria rubra Gessneri, etc. Suecis Graosiska. » Linnæus, Fauna Suec., no 210. Syst. nat., édit. X, g. 98, sp. 23, p. 182. — Le sizin ou petit chêne de M. le docteur Lottinger. — « Passer supernè fusco et griseo rufescente variùs, infernè albo rufescens ; maculis rostrum inter et oculos, et sub gutture fuscis (vertice et pectore rubris, Mas) ; (vertice rubro, Fœmina) tæniâ duplici in alis transversâ, albo rufescente ; rectricibus fuscis ; oris in utroque latere griseo albicantibus… » Linaria rubra minor, la petite linotte de vignes. Brisson, t. III, p. 138.
  3. Tout ce qui n’est point ordinaire produit des erreurs encore plus extraordinaires. Les uns ont dit, que l’apparition des troupes nombreuses de sizerins annonçait la peste ; d’autres, que ce n’était autre chose que des rats qui se métamorphosaient en oiseaux avant l’hiver, et qui reprenaient leur forme de rat au printemps ; on expliquait ainsi pourquoi il n’en paraît jamais l’été. Voyez Schwenckfeld, p. 344.
  1. Fringilla Linaria L. [Note de Wikisource : actuellement Acanthis flammea Linnæus, vulgairement sizerin flammé ; voyez la note à l’article du cabaret].