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d’orangé ; la poitrine est d’un orangé plus clair, sans mouchetures ; les petites couvertures de l’aile sont blanches et y forment une large bande transversale de cette couleur, qui est la couleur dominante sur toute la partie inférieure du corps ; le bec est d’un rouge vif, et les pieds sont couleur de chair.

Les quatre longues plumes qu’a cet oiseau[NdÉ 1] sont d’un noir foncé ; elles ne font point partie de la vraie queue, comme on pourrait le croire, mais elles forment une espèce de fausse queue qui passe sur la première. Ces longues plumes tombent à la mue et reviennent fort vite, ce qui est dans l’ordre commun pour le grand nombre des oiseaux, mais ce qui est une singularité chez les veuves. Lorsque ces plumes ont toute leur longueur, les deux du milieu dépassent la queue inférieure de cinq pouces et demi, les deux autres ont un pouce de moins ; les pennes de la queue inférieure, qui est la véritable, sont d’un brun obscur ; les latérales sont bordées en dehors d’une couleur plus claire, et marquées sur leur côté intérieur d’une tache blanche.

Cette veuve est de la grosseur de la dominicaine ; elle a le bec d’un rouge vif, plus court que celui du moineau, et les pieds couleur de chair.



LA VEUVE EN FEU

Tout est noir dans cet oiseau[NdÉ 2], et d’un beau noir velouté, à l’exception de la seule plaque rouge qu’il a sur la poitrine, et qui paraît comme un charbon ardent. Il a quatre longues plumes toutes égales entre elles, qui prennent naissance au-dessous de la vraie queue, et la dépassent de plus du double de sa longueur. Elles vont toujours diminuant de largeur, en sorte qu’elles se terminent presque en pointe. Cette veuve se trouve au cap de Bonne-Espérance et à l’île Panay, l’une des Philippines[1] ; elle est de la grosseur de la veuve au collier d’or. Sa longueur totale est de douze pouces.


    ment, p. 80. — Quoique M. Brisson semble ne parler de cette veuve que d’après M. Edwards, il le contredit néanmoins, en donnant les quatre longues plumes de cet oiseau pour les quatre intermédiaires de la véritable queue. M. Edwards dit expressément que ces quatre longues plumes passent sur les pennes de la queue.

  1. La veuve de l’île Panay. Sonnerat, Voyage à la nouvelle Guinée, p. 117, pl. 75.
  1. Emberiza principalis L. [Note de Wikisource : déjà décrit sous le nom de veuve dominicaine].
  2. Emberiza panayensis L. [Note de Wikisource : actuellement Euplectes ardens Boddaert, vulgairement euplecte veuve-noire, de la famille des Plocéidés].