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les couleurs, c’est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 181, fig. 1 et fig. 2, sous les dénominations de moineau de Cayenne et de moineau de la Caroline, qui se ressemblent assez pour nous porter à croire qu’étant de pays tempérés et chauds du même continent, l’un (fig. 1) est le mâle, et l’autre (fig. 2) la femelle. Nous lui donnons le nom de friquet huppé[NdÉ 1], pour le distinguer de tous les autres oiseaux du même genre.

V.Le beau marquet.

Enfin nous croyons que l’on peut rapporter à l’espèce du friquet plutôt qu’à aucune autre le bel oiseau représenté dans nos planches enluminées, no 203, fig. 1, sous la dénomination de moineau de la côte d’Afrique, parce qu’il a été envoyé de ces contrées, et nous l’appellerons beau marquet[NdÉ 2], parce qu’étant d’une espèce différente de celle du friquet et de toutes les autres que nous venons d’indiquer, il mérite un nom particulier, et celui de beau marquet désigne qu’il est beau et bien marqué sous le ventre. Ce nom, et un coup d’œil sur la figure coloriée, suffiront pour le faire reconnaître et distinguer de tous les autres oiseaux.


LA SOULCIE[1]

On a souvent confondu cet oiseau[NdÉ 3], ainsi que le friquet, avec notre moineau ; cependant il est d’une autre espèce, et il diffère de l’un et de l’autre en ce qu’il est plus grand, qu’il a le bec plus fort, plutôt rouge que noir, et qu’il n’a, pour ainsi dire, aucune habitude naturelle qui lui soit commune avec le moineau : celui-ci demeure dans les villes, la soulcie ne se plaît que dans les bois, et c’est ce qui lui a fait donner, par la plupart des naturalistes, le nom de moineau de bois ; il y niche dans les creux d’arbres, ne produit qu’une fois l’année quatre ou cinq œufs : ils se rassemblent en troupes dès que les petits sont assez forts pour accompagner les vieux, c’est-à-dire vers la fin de juillet. Les soulcies se réunissent donc six semaines plus tôt que les friquets ; leurs troupes sont aussi peu nombreuses, et ils vivent constam-

  1. La soulcie. — Moineau à la soulcie ou au collier jaune. Belon, Hist. des oiseaux, p. 362 ; et Portraits d’oiseaux, p. 93, a. — Passer torquatus, Aldrov., Avi., t. II, p. 563… Œnanthe congener, id., ibid., p. 764. — Fringilla subcana, maculâ luteâ in pectore. Frisch, pl. 3, avec une figure coloriée. — Le moineau des bois. Brisson, Ornithol., t. III, p. 88, avec une figure, pl. 5, fig. 1.
  1. Fringilla cristata, et Fringilla carolinensis [Note de Wikisource : actuellement Coryphospingus cristatus Statius Müller, vulgairement araguira rougeâtre, un Thraupidé].
  2. Fringilla elegans Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Pytilia melba Linnæus, vulgairement beaumarquet melba, de la famille des Estrildidés].
  3. Petronia rupestris (Fringilla Petronia L.) [Note de Wikisource : actuellement Petronia petronia Linnæus, vulgairement moineau soulcie].

(Les notes ont été décalées, après recherche de la nomenclature. La première note de cette page doit en fait aller avec la dernière de la page précédente. Les deux derniers appels de note doivent être fusionnés : aux dires même de Buffon, la soulcie et le moineau des bois sont le même oiseau, qui a gardé en effet le nom latin de Petronia. — ElioPrrl (d) 7 septembre 2023 à 20:39 (UTC))