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ACRO – 14 — ACUN

relle et morale des Indes, en espagnol, Séville, 1590, trad. en français, par Rigault Cauxois, dès 1598 ; De la nature du Nouveau-Monde, 1589, en lat., et divers ouvrages théologiques.

ACOSTA (Urgel), Portugais né à la fin du XVe siècle à Oporto, d’une famille juive, convertie au Catholicisme, fut d’abord catholique zélé, puis embrassa le Judaïsme, se réfugia en Hollande pour échapper aux poursuites, tomba enfin dans l’incrédulité, eut par suite de violents démêlés avec les Juifs et les Catholiques d’Amsterdam, et mit fin à ses jours, dans un violent accès de désespoir, en 1640, ou selon d’autres, en 1647. Peu avant de mourir, il avait composé une histoire de sa propre vie sous le titre d’Exemplar vitæ humanæ, publiée par Limborch, Amsterdam, 1687.

ACQUAPENDENTE, Acula v. de l’État romain, à 22 kil. O. d’Orviéto ; 8000 hab. Évêché. La ville est bâtie en lave. Patrie de Jérôme Fabrice.

ACQUAVIVA, famille illustre du roy. de Naples, dont les membres les plus connus sont André-Mathieu d’Acquaviva, duc d’Atri, prince de Téramo, né vers 1456, mort à Naples en 1528, qui protégea les savants et cultiva lui-même les lettres avec succès ; — Bélisaire d’Acquaviva, son frère, auteur d’un traité De Venatione et Aucupio, Bâle, 1518 ; — Claude d’Acquaviva, général des Jésuites, né en 1542, mort en 1615, qui fit dresser l’ordonnance dite Ratio studiorum, Rome 1586, par laquelle il régla les études dans son ordre. Il défendit aux Jésuites toute discussion sur la question du tyrannicide.

ACQUI, Aquæ Statiellæ, v. des États sardes, de l’intendance d’Acqui, sur la Bormida, à 25 kil. S. O. d’Alexandrie. Évêché, eaux thermales, 8000 hab. Les Français y battirent les Autrichiens et les Piémontais en 1794.

ACRAGAS, nom grec d’Agrigente.

ACRE ou SAINT-JEAN D’ACRE, Acco puis Ptolémaïs, v. de Syrie, ch.-l. du pachalik d’Acre, sur la mer, au pied du m. Carmel, à 120 kil. N. O. de Jérusalem ; environ 20 000 hab. Port célèbre jadis, auj. comblé (les navires mouillent à Calfa). Fortifications anciennes, auxquelles l’on a ajouté des ouvrages modernes qui rendent la place très-forte. Ruines de monuments antiques ; quelques beaux édifices modernes, surtout le bain public. — Cette ville soutint plusieurs siéger mémorables pendant les Croisades : les Chrétiens la prirent en 1014, la perdirent peu après, mais la reprirent en 1191 et lui donnèrent le nom de St-Jean d’Acre ; les Sarrasins la leur enlevèrent en 1291. Elle appartient aux Turcs depuis le XVe siècle. Au XVIIIe siècle, Dhaher, puis Djezzar, s’y rendirent quelque temps indépendants. Elle fut inutilement assiégée par Bonaparte en 1799. Enlevée en 1832 au sultan par le pacha d’Égypte, elle fut bombardée en 1840 par les Anglais, qui la rendirent au sultan. — Le pachalik est entre ceux de Tripoli au N., de Damas à l’E. et au S. Épaisses forêts ; pays fertile.

ACRISIUS, roi d’Argos, arrière-petit fils de Danaüs, devint père de Danaé et fut tué par son petit-fils Persée, qui ne le connaissait pas. V. PERSÉE.

ACROCÉRAUNIENS (MONTS), auj. monts Della Chimera ou Khimarioli, chaîne de montagnes de l’Épire, au N. O., près des côtes, ainsi nommée parce que ses sommets fort élevés étaient souvent frappés de la foudre (leur nom est formé des mots grecs acron, cime, et ceraunios, exposé à la foudre).

ACROCORINTHE, (du grec acros, haut), citadelle de Corinthe, bâtie sur un pic qui domine la ville.

ACRON, roi des Céniniens, fit la guerre à Rome naissante ( 748 av. J,-C.). Romulus le battit, le tua de sa propre main et remporta ainsi sur lui les premières dépouilles opimes.

ACRON (Hélénius), scoliaste latin de la fin du IVe siècle, a laissé un Commentaire sur Horace, publié à Milan en 1474, et à Leipsick 1859, par Hauthol, et reproduit dans plusieurs éd. d’Horace.

On lui attribue aussi un Commentaire sur des Adelphes de Térence, dont des fragments ont été conservés par Charisius, et un Commentaire sur la Perse, publié sous le nom de Cornutus.

ACROPOLE (du grec acros, haut, et polis, ville), se disait chez les Grecs des citadelles placées ordinairement au sommet d’une ville, notamment de la citadelle d’Athènes : c’est dans celle-ci que se trouvaient les Propylées et le Parthénon.

ACROPOLITE (George), né à Constantinople en 1220, mort en 1282, fut grand logothète sous les empereurs Théodore Lascaris et Michel Paléologue. Il tenta de réunir les Églises grecque et latine et même abjura le schisme au concile de Lyon en 1264, mais il fut désapprouvé par son maître. Il est auteur d’une Chronique de l’empire grec, qui va depuis la prise de Constantinople par les Latins jusqu’à la reprise de cette ville par Michel Paléologue (1204-1261), et qui fait partie de la Byzantine.

ACTA DIURNA. On appelait ainsi à Rome un recueil officiel qui contenait le sommaire des événements quotidiens : actes et délibérations du Sénat et du peuple, exécutions capitales, naissances, mariages, divorces, funérailles des personnes illustres, annonce des jeux publics. Ce recueil fut établi vers l’an 131 av. J.-C. J. César en assura la publication.

ACTE DE NAVIGATION, DU TEST, D’UNION, etc. V. NAVIGATION, etc.

ACTÉON, de Thèbes, grand chasseur, fils d’Aristée et d’Autonoé, ayant jeté des yeux indiscrets sur Diane au moment où elle se baignait, fut changé par la déesse en cerf et périt déchiré par ses chiens.

ACTES DES APÔTRES, livre du Nouveau Testament, écrit en grec par S. Luc, contient l’histoire du Christianisme depuis l’ascension de J.-C., l’an 33, jusqu’à l’arrivée de S. Paul à Rome, 63. — Titre d’un journal royaliste. V. PELTIER, CHAMPCENETZ.

ACTIUM, Azio, Punta della Civola, v. et cap d’Acarnanie, à l’O. d’Anactorium et à l’entrée du golfe d’Ambracie, est célèbre par la victoire navale qu’Octave y remporta sur Antoine, le 2 septembre de l’an 31 av. J.-C. (723 de Rome), et qui mit fin à la république romaine. En mémoire de cette bataille, Octave bâtit la ville de Nicopolis en face d’Actium releva le temple d’Apollon actiaque et renouvela les Jeux actiaques, en les transférant à Rome : ces jeux, composés d’exercices gymnastiques, de combats équestres et de concerts, se célébraient tous les 5 ans. La victoire d’Actium devint le point de départ d’une ère particulière, dite Ère actiaque.

ACTIUS. V. ACCIUS.

ACTON (Joseph), premier ministre du roi de Naples, était né en 1737, à Besançon, où son père, médecin irlandais, était venu s’établir. Après avoir servi quelque temps dans la marine française, il prit successivement du service en Toscane et à Naples. Dans ce dernier roy., il sut par ses intrigues se concilier la faveur de la reine Caroline, qui le fit ministre de la marine, des finances et enfin premier ministre (1785). Il chercha en toute occasion à nuire aux Français. Après plusieurs vicissitudes, il fut renvoyé du ministère en 1803, sur la demande de la France, et se retira en Sicile, où il mourut en 1808, méprisé et détesté de tous les partis.

ACTUARIUS (Jean), médecin grec, qui vivait vers le XIIe ou le XIVe siècle après J.-C., a laissé d’utiles compilations : De actionibus et alectibus spiritus animalis, où il traite de l’hygiène ; Methodus medendi ; De urinis, etc. Ses Œuvres ont été publ. en 1556, à Paris, grec.-lat. Actuarius est le premier qui ait fait usage de la manne, de la casse et du séné, comme purgatifs. — Le nom d’actuarius désignait originairement l’office du secrétaire chargé à Rome, puis à Constantinople, de recueillir les discours des orateurs ; il n’était souvent qu’honorifique.

ACUNHA, noble famille portugaise, dont une branche s’établit en Castille en 1397, a fourni aux deux pays plusieurs hommes célèbres :