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NOTES DU LIVRE I.

ἔστι κακῶν παῦλα, ὦ φίλε Γλαύκων, ταῖς πόλεσι, δοκῶ δ’ οὐδὲ τῷ ἀνθρωπίνῳ γένει, οὐδὲ αὕτη ἡ πολιτεία μή ποτε πρότερον φυῇ τε εἰς τὸ δυνατὸν καὶ φῶς ἡλίου ἴδῃ, ἣν νῦν λόγῳ διεληλύθαμεν.

« Tant que les philosophes ne seront pas rois, ou que ceux qu’on appelle aujourd’hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se trouveront pas ensemble, et qu’une loi supérieure n’écartera pas la foule de ceux qui s’attachent exclusivement aujourd’hui à l’une ou à l’autre, il n’est point, ô mon cher Glaucon, de remède aux maux qui désolent les États, ni même, selon moi, à ceux du genre humain, et jamais notre État ne pourra naître et voir la lumière du jour. »

(Republ., liv. V, trad. de V. Cousin).

Porphyre, dans la Vie de Plotin, nous apprend une particularité assez curieuse, c’est que ce chef d’école s’étant mis en tête de réaliser l’utopie de Platon, avait proposé à l’empereur Gordien de fonder, dans une ancienne ville de la Campanie, une colonie de philosophes, qu’on aurait nommée Platonopolis. L’empereur, à ce qu’assure le biographe, aurait donné les mains à ce projet, qui fut déjoué, au moment de l’exécution, par les intrigues de quelques envieux.

Note 17. Page 21.

Tu as ajouté, toujours par la bouche de ce grand homme, que la raison qui devait déterminer les sages à prendre en main les affaires…

Διὰ ταῦτα τοίνυν, ἦν δ’ ἐγώ, οὔτε χρημάτων ἕνεκα ἐθέλουσιν ἄρχειν οἱ ἀγαθοὶ οὔτε τιμῆς· οὔτε γὰρ φανερῶς πραττόμενοι τῆς ἀρχῆς ἕνεκα μισθὸν μισθωτοὶ βούλονται κεκλῆσθαι, οὔτε λάθρᾳ αὐτοὶ ἐκ τῆς ἀρχῆς λαμβάνοντες κλέπται. Οὐδ’ αὖ τιμῆς ἕνεκα· οὐ γάρ εἰσι φιλότιμοι. Δεῖ δὴ αὐτοῖς ἀνάγκην προσεῖναι καὶ ζημίαν, εἰ μέλλουσιν ἐθέλειν ἄρχειν. Ὅθεν κινδυνεύει τὸ ἑκόντα ἐπὶ τὸ ἄρχειν ἰέναι ἀλλὰ μὴ ἀνάγκην περιμένειν αἰσχρὸν νενομίσθαι. Τῆς δὲ ζημίας μεγίστη τὸ ὑπὸ πονηροτέρου ἄρχεσθαι, ἐὰν μὴ αὐτὸς ἐθέλῃ ἄρχειν· ἣν δείσαντές μοι φαίνονται ἄρχειν, ὅταν ἄρχωσιν, οἱ ἐπιεικεῖς, καὶ τότε ἔρχονται ἐπὶ τὸ ἄρχειν οὐχ ὡς ἐπ’ ἀγαθόν τι ἰόντες οὐδ' ὡς εὐπαθήσοντες ἐν αὐτῷ, ἀλλ’ ὡς ἐπ’ ἀναγκαῖον καὶ οὐκ ἔχοντες ἑαυτῶν βελτίοσιν ἐπιτρέψαι οὐδὲ ὁμοίοις.

« Les honnêtes gens ne veulent donc entrer dans les affaires, ni pour s’enrichir, ni pour avoir des honneurs. En acceptant un salaire pour un pouvoir qu’ils exercent, ils craindraient d’être appelés mercenaires, ou voleurs, en se payant eux-mêmes par des profits secrets. Ce ne sont pas non plus les honneurs qui les attirent, car ils ne sont pas ambitieux. Il faut donc qu’ils soient forcés de prendre part au gouvernement par la crainte d’un châtiment, et c’est pour cela apparemment qu’il y a quelque honte à se charger du pouvoir de son plein gré, et sans y être contraint.