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AVENTURES PÉRILLEUSES


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— Noble, je veux te parler à part. »

Les gens du château sortirent de la chambre, et les laissèrent tous deux seuls.

— « Noble, il faut que ta demoiselle soit ma femme. Autrement, je suis capable de faire de grands malheurs.

— Bâtard, tu auras ma fille à deux conditions. Prouve-moi que tu es noble. Prouve-moi que tu es riche. Je n’ai rien à compter à ma fille, et je ne veux pas marier la faim et la soif.

— Noble, je suis d’un sang plus grand que le tien ; et je te l’aurais vite prouvé, s’il ne m’était commandé de me taire. Riche, je vais travailler à le devenir. En attendant, dis aux galants de s’écarter de ta fille. Autrement, je suis capable de faire de grands malheurs. »

Le Bâtard salua le noble, et sortit. Comme il traversait un petit bois, devant le château, il rencontra la demoiselle.

— « Bonsoir, demoiselle.

— Bonsoir, Bâtard. J’étais derrière la porte de la chambre quand tu es venu me demander en mariage. Bâtard, je ne veux pas d’autre homme que toi. Va t’engager au service du roi de France et gagne-s-y vite assez de bien pour nous faire vivre tous deux avec nos enfants. Si tu reviens compte sur moi comme sur toi. Si tu meurs, je me rendrai religieuse dans un couvent, et je