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COMMENTAIRE HISTORIQUE

ordinaire du Roy et Abbé de St-Serge-les-Angiers (Paris, Fed. Morel). Sur la vie et les œuvres de cet architecte royal on trouvera de plus amples renseignements dans un ouvrage, actuellement sous presse, de M. Henri Clouzot, intitulé Les Maîtres de l’Art : Philibert de l’Orme (Paris, Plon et Nourrit, in-16).

Ronsard conserva toujours pour Delorme une véritable antipathie, témoin ces vers adressés à Moreau, « trésorier de l’Espargne » :

Il ne faut plus que la Royne bastisse
.............
Mais que nous sert son lieu des Thuilleries ?
(BI., VI, 266.)


et ceux-ci d’une odelette satirique à Charles IX :

J’ay veu trop de maçons
Bastir les Tuilleries... (Bl., VIII, 106.)


Tout cela nous fait regretter d’autant plus que la satire de la Truelle crossée n’ait pas été publiée, et soit encore à retrouver, quoi qu’en ait pensé Blanchemain.

Peut-être aussi faut-il croire avec l’auteur des Remarques critiques sur le Dictionnaire de Bayle (in-fo de 1752, p. 480), que la satire de la Truelle crossée n’a jamais été écrite, et par conséquent n’est point à retrouver. Il pense que Binet « a métamorphosé un simple Sonnet en Satire », et, après avoir cité le sonnet à G. Aubert, Penses tu mon Aubert (d’après la réédition de Rouen, 1557), il conclut : « C’est sans doute ce Sonnet, que Binet n’avait apparemment pas vu, et dont il n’avait ouï parler que d’une manière confuse, qui a donné lieu au conte de la Satire, laquelle, selon lui, avait pour titre : la Truelle crossée. »

P. 27, l. 30. — en François. Philibert Delorme, ainsi que Ronsard s’y attendait, avait lu ces trois abréviations latines comme trois mots français complets : Fort révérend abbé.

P. 27, l. 34. — la porte aux Muses. Il s’agit de l’épigramme viii d’Ausone, intitulée Exhortatio ad modestiam ; ce sont quatre distiques dont voici le dernier :

Fortunam reverenter habe, quicunque repente
Dives ab exili progrediere loco.

Un biographe de Delorme, J. S. Passeron, a jugé cette anecdote controuvée, d’autant plus suspecte, dit-il, que Delorme n’ignorait pas le latin. À quoi Ad. Berty a répondu avec raison qu’on ne peut rien conclure de là contre l’authenticité de l’anecdote, car « présentés sous la forme tronquée que leur avait donnée Ronsard, les trois premiers mots du distique d’Ausone n’éveillaient point l’idée d’un texte latin à compléter et à traduire, mais étaient calculés pour fourvoyer celui qui chercherait à les interpréter. »(Gazette des Beaux-Arts, tome IV, octobre 1859, pp 83-84.)

P. 27, l. 38 — Roy de France. Cette satire n’a jamais été publiée et semble perdue (cf. Bl., VIII, 30 et 101).

P. 27, l. 40. — le meilleur des Rois. Odelette satirique publiée par