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COMMENTAIRE HISTORIQUE

dire si c’était Jean Antoine Duc lui-même (auquel cas ce nom de Paul serait un pseudonyme), ou si c’était un second frère de Philippe Duc.

Quant à Philippe Duc, « l’auteur de l’Abrégé Chronologique et celui du roman historique de la Princesse de Clèves disent qu’elle se fit religieuse après ses couches, sans indiquer l’ordre qu’elle embrassa, ni le monastère où elle entra » (Dreux du Radier, Reines et Regentes de France, 2e édition, 1776, tome IV, p. 455, dans le chap. intitulé Philippe Duc). — On lit encore dans l’Hist. de Chatellerault de l’abbé Lalanne (tome II, p. 46) : « Au mois de juin 1563, Charles IX donna la terre de Chatelleraud à Diane, légitimée de France, sa sœur, pour lui tenir lieu de 6000 livres de rente. Elle était né en 1538 de Henri II, encore Dauphin, et de Philippe Duc, demoiselle Piémontaise, retirée, après sa faute, dans un couvent, où elle mourut. » — Enfin, d’après Brantôme, Philippe Duc, dame de Blère, épousa un gentilhomme italien (édition Lud. Lalanne, tome VI, 496).

P. 10, l. 11. — Clément Marot. Outre les éd. originales (notamment des Illustr. de Gaule, 1509-1513), Ronsard pouvait alors lire les œuvres en prose et en vers de Jean Le Maire dans plusieurs éditions collectives, entre autres celles de Paris, Philippe Le Noir (s. d., vers 1520) ; Petit, Marnef et Viart (1520-1523). Plus tard il en parut une à Paris, chez V. Sertenas 1548), et une à Lyon, chez J. de Tournes (1549, la plus complète, publiée par les soins d’Ant. du Moulin). Voir la notice biogr. et bibliogr. que lui a consacrée Stecher en tête de son édition (Louvain, 1882-91).

Il est probable qu’il lut le Roman de la Rose dans l’édition publiée sous une forme rajeunie par Cl. Marot, à Paris en 1527 et 1529, chez Galiot du Pré ; en 1538, chez Pierre Vidoue.

Les œuvres de Maistre Guillaume Coquillart (Droits nouveaux ; Plaidoyer de la Simple et de la Rusée ; Blason des Armes et des Dames ; Monologues) avaient été rééditées plusieurs fois avant 1540 ; d’abord de 1515 à 1530 elles ont paru chez la veuve Trepperel, chez J. Janot et chez Alain Lotrian, à Paris ; puis en 1532 chez Galiot du Pré, en 1533 chez Pierre Leber, à Paris ; en 1535 et 1540, chez Fr. Juste, à Lyon (Cf. l’éd. Ch. d’Héricault, Biblio. elzévirienne, 2 vol. ; l’étude bibliographique est à la fin du 2e volume).

Quant à l’Adolescence Clementine de Cl. Marot, imprimée en 1532 par Geoffroy Tory pour Pierre Rosset, elle avait été plusieurs fois rééditée soit à Paris chez le même, soit à Lyon chez Fr. Juste, avec la Suite de l’Adolescence, de 1532 à 1535. Une édition très soignée avait paru en 1538 à Lyon, chez Gryphius, et trois autres de 1540 à 1543 à Lyon chez Etienne Dolet. Les Pseaumes parurent en deux fois, trente à Paris en 1541, les mêmes et vingt autres à Genève en 1543 (v. Em. Picot, Catalogue Rothschild, et O. Douen, Cl. Marot et le Psautier huguenot).

Sur l’estime que Ronsard, Du Bellay et Baïf avaient pour le Roman de la Rose, et pour les Œuvres de Jean Le Maire, entre autres les Illustrations de Gaule, v. la Deffence et Illustration de la langue françoise, I, ch. ii, éd. Chamard, pp. 174 à 178 ; l’article de H. Guy sur les Sources françaises de Ronsard, dans la Rev. d’Hist. litt. d’avril 1902 ;