Les hommes doctes aussi, et non seulement les nostres[1], mais les estrangers, et principalement les Italiens[2], l’ont estimé et loué infiniment *, et le plus docte d’entre eux[3], et le plus raisonnable censeur des Poëtes. Jules[4] Cesar Scaliger *, luy dedia ses Anacreontiques, comme au premier de tous les Poëtes[5], en ces termes :
Quo te carmine, qua prece,
Quo pingui Genium thure adeam tuum
Immensi sobolem aetheris,
Qui Musis[6] animi prodigus imperas ? | [30]
O cantus decus aurei
Qui solus stupidis auribus immines.
O flexus veteres novo,
Quos fælix superas, nectare condiens
Sublimis fidicem Lyrae,
Graiis pieta nolis Celtica temperans :
Qui solus scatebris tuis
Latè Pegaseos imbuis alveos :
Te solo magis ac magis
Implens Castalii consilium chori.
An frustra, an lepidus meus
Blandus suaviloquus dulcis Anacreon,
Ronsarde, ad liquidam chelin,
Hinc ausit niveis vectus oloribus,
Nunc primùm è tenebris pudens.
Sacrum stellifero ferre caput polo ?
Cujus luce frequens, pari
Illum luce tua flammeus obruis[7],
Mortes praeripiens truces,
In quoscumque tuus spiritus ingruit *.
Et ce jugement fut suivy de tout le monde[8], comme tesmoignent
- ↑ C Les beautez de ses œuvres ne se cognoissent tout d’un coup, ny par tous. Mais en general les hommes doctes, et non seulement les nostres
- ↑ AC pas de virgule après Italiens
- ↑ B et un des plus nobles et doctes d’entre eux | C ont estimé et loué les ouvrages de Ronsard si hautement que l’un des plus nobles et doctes d’entre eux
- ↑ BC et le plus pres-regardant Censeur des Poëtes, ce grand Jules
- ↑ AC pas de virgule après Poëtes
- ↑ AB musis
- ↑ A un point après obruis
- ↑ BC
In quoscumque tuus spiritus ingruit.
D’autres excellens personnages aussi, comme Pierre Victor, Pierre Barga *, et